L’assemblée nationale débute ce mardi 29 janvier 2013 le débat parlementaire sur le projet gouvernemental de mariage pour tous. Une discussion qui devrait durer deux semaines, aura notamment à examiner plus de 5 000 amendements de l’opposition et rois motions de procédure. Les parlementaires UMP demanderont notamment la tenue d’un référendum. Le travail des députés s’effectuera sur fon de manifestation qui se sont succédées depuis décembre. Pro et anti mariage pour tous sont descendus dans la rue. Voici ce qu’ils attendent. Mercredi, le débat est devenu encore plus vif à la découverte d’une circulaire du ministère de la Justice accordant la nationalité française à des enfants de parents français nés à l’étranger sous le couvert de la gestion pour autrui (GPA). Alors de manifestation lyonnaise pour le mariage pour tous le 26 janvier, en réaction dans le petit village bourguignon de Curgy, près d’Autun deux jours plus tard, qu’est-ce qui fonde les rédactions pour ou contre le mariage pour tous ? Reportage.
Samedi 26 janvier 2013, la manifestation pour le mariage pour tous a réuni plusieurs milliers de personnes dans les rues de Lyon. Une ambiance colorée, chaleureuse, bon enfant, où toutes les générations se côtoyaient. Homos et hétéros, jeunes et parents, syndicalistes de toutes sensibilités, adhérents à des obédiences maçonniques… Une quarantaine d’organisations avaient appelé à ce défilé qui a duré deux heures et demi dans la presqu’île lyonnaise. Une tonalité positive qui prônait l’amour plus que la haine, et n’hésitait pas à faire de l’humour sur « Jésus qui a eu deux papas ». Bien sûr, la question de la procréation médicalement assistée (PMA) et l’adoption pour les couples homosexuels était sur les pancartes, mais avant tout c’est le thème de l’égalité, une des trois références républicaines françaises qui étaient dans toutes les bouches…
Pourquoi des jeunes sont-ils dans la rue ? Parmi beaucoup d’autres Lily, une jeune fille de 29 ans qui vit en couple avec Sabine a accepté de témoigner. Ecoutez là.
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Une quarantaine d’organisations avaient appelé à ce défilé qui a duré deux heures et demie dans la presqu’île lyonnaise. En tête de manifestation, apportant le concours de sa sonorisation, la CFDT affichait son soutien clair et déterminé au droit au mariage pour tous. La confédération, première en nombre d’adhérents au sein du syndicalisme français, s’est prononcée positivement dans tous les organismes paritaires où la société civile a été consultée. Par contre, elle n’a pas conclu sur la question de la procréation médicalement assistée où chaque adhérent est renvoyé à sa conscience.
Celine Gillier est une des responsables de la CFDT en région Rhône-Alpes. Elle explique les raisons de la présence de sa confédération syndicale dans ce défilé et plus globalement sur ce terrain des mœurs, de la vie personnelle et du vivre ensemble, avec la même détermination que dans les entreprises.
Les religions : rempart de l’institution-mariage
Les manifestations régionales puis nationale le 13 janvier ont témoigné de l’inquiétude d’une partie de la population française, principalement soutenue par l’Eglise catholique. Pour les res ponsables religieux (chrétiens mais aussi juifs et musulmans), le mariage est avant tout l’union d’un homme et d’une femme, dont le but premier est l’enfant. Dans ces communautés, les sensibilités sont multiples, les soutiens au mariage-institution pouvant faire preuve, à l’instar du Grand rabbin Gilles Berheim, tout à la fois de fermeté mais aussi de discernement. Au sein des chrétiens, principalement catholiques et protestants, les approches sont multiples. L’hebdomadaire réformé Réforme a donné la parole à des points de vue contradictoire, et du côté catholique, Les Poissons roses, mais aussi le Comité de la jupe, la Conférence des baptisés francophones ont témoigné de leur approche modérée de la question, tout à l’opposé de déclarations à l’emporte-pice de Frigide Barjot. Mais, à la différence de l’hebdomadaire La Vie, pourtant classé à gauche, l’équipe de Témoignage chrétien a clairement fait connaître son soutien à la loi proposé par la majorité socialiste-radicale de gauche-écologiste et communiste.
Il y a le débat parisien, mais qu’en pense-t-on dans les régions françaises ? Dans le diocèse d’Autun, un millier de fidèles se sont rendues à Paris pour s’aopposer au mariage pour tous, mais dans les paroisses, l’approche de cette question n’a pas suscité d’emportement.
Pour preuve, ce témoignage de Marthe, une octogénaire, pratiquante et habitante du village de Curgy. Fidèle au mariage chrétien, elle témoigne de l’évolution des catholiques à l’égard des personnes homosexuelles. Rejoignant la bienveillance et à l’accueil qu’a manifesté la Conférence des évêques de France.
Le Père Pascal Renty est curé d’un ensemble paroissial qui regroupe près de 25 clochers communaux. Il a accepté avec bienveillance de donner son avis personnel sur le débat qui traverse l’Hexagone.
Propos recueillis par Jean-François Cullafroz