Stéphane Ogier est un jeune vigneron installé à Ampuis (Rhône). Il a succédé à son père Michel et il fait partie de la relève du vignoble septentrional, parmi la centaine de viticulteurs de l’appellation Côte Rôtie. Dès les vendanges fin septembre, le moral était à l’optimisme.
La Côte Rôtie, cru, connu internationalement, est exploité en terrasse sur 275 hectares qui dominent la vallée du Rhône. Issu uniquement de syrah, cépage majoritaire au sein des appellations des Côtes du Rhône, il est le plus septentrional et voisine avec le viognier, cépage qui donne naissance au Condrieu.
Mais depuis quinze ans, sur les pas des Gallo-romains puis des confréries monastiques, les jeunes vignerons ont aussi fait œuvre de défricheurs encore plus au Nord. Passant de la rive droite à la rive gauche du Rhône, ils ont remis la vigne à l’honneur sur les rebords dauphinois, entre Seyssuel et Vienne (Isère), là où jadis les archevêques tiraient leurs réserves de cave. Stéphane Ogier participe, pour sa part, à cette aventure depuis quelques années. A côté des Côte Rôtie, Condrieu, Saint-Joseph et Côtes du Rhône village, appellations d’origine contrôlée (AOC), il a ajouté à sa carte ces vins de terroir des »collines rhodaniennes ». Bien que n’étant pas reconnus en AOC, ils ont néanmoins une belle teneur, une qualité assurée et un prix d’un niveau certain.
Entre Gallo-romains et ordres monastiques moyenâgeux
Malgré les aléas de la météo, dès la vendange mi-septembre dernier, le millésime 2012 s’annonçait qualitatif. On pourra le vérifier du 18 au 21 janvier, lors du prochain marché des vins d’Ampuis, ou dans les caveaux mêmes des viticulteurs. Alors que sa brigade coupait le raisin, et qu’il surveillait la récolte au milieu des rangs, Stéphane Ogier augurait un millésime prometteur. Entretien..
François Dalla Riva