Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant en région du quotidien Le Courrier (Genève)
A Vienne (Isère), l’élection de Caroline Abadie a été une surprise. Aussi bien pour le député socialiste sortant Erwann Binet que sa challenger Marilyne Silvestre, adjointe au maire et bien implantée localement. C’était sans compter avec la vague macronienne qui a propulsé une jeune mère de famille, venue en Isère il y a quelques années, et qui œuvre dans le tourisme après avoir pratiqué des activités de conseil. Rencontre avec une nouvelle représentante du peuple qui a intégré mi-juin 2017 la commission des lois de l’Assemblée nationale.
Au soir du 11 juin, ce fut un coup de tonnerre pourtant prévisible : les candidats bien en place avaient été balayés. D’un côté, le socialiste viennois Erwann Binet, lointain héritier de Louis Mermaz, qui avait bien œuvré comme député durant les cinq années passées. Il s’était engagé sur de nombreux dossiers, et ce père de famille catholique avait mouillé la chemise par exemple pour faire aboutir la loi sur le mariage pour tous.
De l’autre, Maryline Silvestre, une adjointe de la mairie depuis trois ans, implantée à Vienne depuis bientôt vingt ans, et portée par le parti Les Républicains dont le président départemental, le maire Thierry Kovacs était son suppléant. Deux élus locaux qui se désisteront sans état d’âme pour la candidate macronienne, à la différence de Laurent Wauquiez, le président de leur parti.
Victorieuse contre l’extrême-droite
C’est donc à un duel avec le Front national auquel la nouvelle investie par le mouvement En Marche se préparait, et elle eût le bonheur d’avoir le soutien des candidats battus. Celle qui est revenue dans les terres froides pour tenir une maison d’hôtes, après avoir œuvré dans le conseil en entreprise gagnait largement cette consultation, et entrait à l’Assemblée nationale au lendemain du 18 juin, deuxième tour des élections législatives.
Pour avoir fait des études en droit, elle connait le goût et les couleurs des textes et ne devrait pas avoir de mal à se frayer un chemin dans les arcanes de la législation.
Coopération entre les deux rives du Rhône
Le bassin viennois transcende les frontières départementales de l’Isère et du Rhône, alors que les questions économiques, sociales et culturelles en matière d’emploi, de déplacements, de spectacles et de patrimoine culturel sont partagées entre les deux rives. Et ce qui n’était pas possible avant mai 2017 entre un député socialiste et son collègue Les Républicains, devrait donner place à une coopération entre deux députés LREM Caroline Abadie (8e circonscription de l’Isère) et Jean-Luc Fugit (11ème circonscription du Rhône)
Caroline Abadie s’explique devant notre caméra.
Affaire à suivre dès la rentrée de septembre où les deux députés devraient mener des réunions communes avec les citoyens et les forces vives en général : associations et organisations de la société civile.