Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272. Correspondant en région du quotidien Le Courrier (Genève)
Le 37e festival Jazz à Vienne s’est conclu au petit matin dans les rues de la cité gallo-romaine, après une très longue nuit de concert dans le théâtre romain. Il n’est pas étonnant que lors des cérémonies du 14 juillet, quelques heures après cette clôture, on ait fait allusion à cet évènement qui est une des manifestations culturelles les plus fréquentées en France avec 215 000 festivaliers qui ont afflué, nuit et jour, pendant quatorze journées.
Lors de la célébration patriotique du 14 juillet à Vienne (Isère), le festival de jazz et ses fondateurs ont été à l’honneur.
Après une évocation historique et une référence philosophique comme source du 14 juillet, Thierry Kovacs, président de Viennagglo, a honoré avec la médaille de la ville Jean-Paul Boutelier et son complice Jean-Pierre Vignola, co-fondateur du festival Jazz à Vienne.
Une aubaine pour Vienne
Depuis 1981, le festival a fait du chemin, s’est imposé dans le milieu musical jusqu’à devenir un des premiers festivals de jazz au monde, et la cinquième manifestation culturelle la plus fréquentée en France. Cette année, 250 moments musicaux ont rassemblé 215 000 personnes, dont 50 concerts payants réunissant près de 80 000 spectateurs dans le théâtre antique et 61 000 dans le théâtre de Cybèle.
Initialement, le Lyonnais Jean-Paul Boutelier avait pensé installé le festival au parc de la Tête d’or. Devant le refus des élus de la capitale des Gaules, il s’est tourné vers Vienne, autre cité gallo(romaine, qui disposait d’un amphithéâtre. Là, avec l’aide des édiles, dont Jean Gueffier, adjoint socialiste à la culture, et du professeur de lettres Pierre Domeyne, il a fait naître et croître ce rendez-vous estival. Rappel du maire de la cité viennoise.
Pour venir communier aux 215 heures de concert déployées par un millier d’artistes, plus de 2 000 personnes ont rejoint Vienne en train durant cette quinzaine effrénée. Au fil de bientôt quatre décennies, ce rassemblement musical annuel créé par deux passionnés de jazz, l’un à Lyon et l’autre à Paris, a cru et embelli.
Côté chiffres, l’édition 2017 a été de belle facture, selon ses organisateurs. La communauté d’agglomération de Vienne est le support principal de cette manifestation, au côté de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Lors de la cérémonie du 14 juillet, le lendemain de la clôture du festival, Thierry Kovacs, président de Viennagglo a tenu à mentionner cette réussite dans son discours officiel.
Principale manifestation culturelle rhonalpine, Jazz à Vienne est aussi une des toutes premières manifestations jazzyes dans le monde.
Le département de l’Isère où se situe Vienne, accueille aussi d’autres initiatives culturelles d’ampleur, telle le festival Berlioz qui aura lieu du 18 août au 3 septembre à la Côte-Saint-André, village natal du composteur romantique.
Patrick Curtaud, conseiller municipal de Vienne et vice-président du conseil départemental de l’Isère est chargé de la culture au sein de l’assemblée départementale. Il situe Jazz à Vienne dans l’ensemble des rendez-vous culturels dauphinois.
Jazz à Vienne 2017 est terminé, vive l’édition 2018 ! Mais qu’y-a-t-il dans les cartons de l’équipe de programmation ? Car une manifestation de cette ampleur est bien sur les rails plus d’un an avant… Après la coopération ancienne avec le cinéma et la littérature, fort d’un bilan positif, les responsables du festival envisagent d’autres partenariats. Explication de Benjamin Tanguy, directeur musical du festival de jazz de Vienne.
La caution des fondateurs
Du côté des fondateurs de Jazz à Vienne, on est rassuré sur la suite. Il y avait déjà eu avant l’ouverture de l’édition 2017 les propos que Jean-Paul Boutelier nous avait confiés. Et puis, au lendemain de la clôture de la présente édition, c’est aussi le cas de son complice, l’habitant de Mantes-la-Jolie, Jean-Pierre Vignola.
Boutelier a fait les beaux jours du jazz à Lyon tandis que Vignola excellait à Paris. L’un était ingénieur chimiste chez Rhône-Poulenc à Saint-Fons, l’autre s’occupait de production musicale et continue encore à œuvrer avec le label Black and blue. PourJean-Pierre Vignola, l’esprit qui a présidé à la création du festival viennois est bel et bien encore présent. Pour lui, il est appelé à de beaux développements.
Rendez-vous donc fin 2018 pour de nouvelles aventures musicales en coopération avec la bande dessinée. C’est d’ailleurs, le festival du 9e art à Angoulême qui a sélectionné le dessinateur Brüno, un fidèle de la maison Dargaud, qui réalisera l’affiche de la prochaine édition de Jazz à Vienne.
xxx