Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Le rendez-vous était crucial après plusieurs mois de préparation. De primaire de la droite et du centre en primaire de gauche, de démêlés judiciaires de François Fillon et de Marine Le Pen, on pouvait craindre une lassitude et un désarroi, conduisant un nombre important d’électeurs partis à la pêche ou pique-niquer. Quel qu’ait pu être le beau temps, les Français-e-s de l’Hexagone et des Outremers sont venus en masse dans la mairie de leur commune. Depuis dimanche, avec deux candidats en lice, Avant le bulletin de vote du dimanche 7 mai, c’est dans la rue que peut jaillir l’expression populaire.
La parole aux salarié-e-s et retraité-e-s dans la rue le 1er mai
Le verdict était attendu et dimanche 23 avril à 20 heures, les premières estimations sont tombées avec un quintet de tête : Macron, Le Pen, Fillon, Melenchon et Hamon. Les résultats ne bougeront pas au fil de la soirée, confirmant que le duel du second tour sera entre un homme, qui veut résolument réunir des bonnes volontés de gauche, du centre et de droite, et une femme, adepte d’une patrie refermée sur elle-même et source d’exclusions.
Notre confrère, L’Humanité, l’affirmait clairement sur la base d’enquête sociologique menée sur les votants du premier tour. Même si leur nombre est en baisse, la proportion de salariés qui ont mis un bulletin FN dans l’urne reste important. Et ce type de choix n’épargne ceux qui adhérent à un syndicat.
La CGT l’a éprouvé il y a trois ans à Elbeuf avec un militant syndical candidat sous l’étiquette FN., Et aujourd’hui encore un représentant syndical CFDT au CHSCT de l’usine Whirlpool a clairement affirmé au micro de la radio France Info qu’il accordait sa voix à Marine Le Pen.
Pourtant, du côté de la CGT comme de la CFDT, on n’a pas ménagé ses efforts pour informer largement et accroître la prise de conscience des salariés et retraités de la nocivité des thèses de la droite extrême.
A Paris, pour le 1er mai, les centrales syndicales battront le pavé en ordre dispersé. En région, il n’en va pas toujours de même. A Lyon, par exemple. Certes, il n’y a pas eu moyen de trouver un slogan commun, la CFDT voulant se concentrer sur l’appel à refuser le choix du Front national, et pour la CGT, le refus de l’extrême droite lié à la satisfaction d’un ensemble de revendications.
De fait, entre Rhône et Saône, partant à la même heure et avec quelques dizaines de mètres d’écart, CGT et CFDT défileront entre la Place Jean Jaurès et la place Bellecour. D’ores et déjà, d’autres organisations syndicales, associatives ou d’éducation populaire ont décidé de rejoindre ce mouvement. Une dynamique qui devrait s’accroître d’ici le week-end.