Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Il y a une semaine, François Chérèque ex-secrétaire général de la confédération CFDT nous quittait Une disparition après une lutte tenace contre un cancer, et alors même que se terminait la campagne des élections TPE. Une consultation démocratique des salariés que le leader de la CFDT avait envisagée, lorsqu’avec Bernard Thibault, alors secrétaire général de la CGT, il avait poussé à la mise en place de la réforme de la représentativité des organisations syndicales. Témoignages.
Une deuxième gauche confirmée…
« Réformiste mais impatient », c’est ainsi que François Chérèque, éducateur spécialisé en psychiatrie et rugbyman passionné se définissait. Et en près de quarante ans d’adhésion à la CFDT, de sa première carte prise à Digne-les-Bains jusqu’au siège parisien de la confédération, boulevard de Belleville dans le 19e arrondissement, il n’a jamais dérogé à sa pratique.
François Chérèque a tracé sa propre voie et s’était démarqué de son père, l’ex-métallo de Meurthe-et-Moselle devenu numéro deux de la CFDT, puis préfet sous le gouvernement Fabius et ministre sous le gouvernement Rocard. N’empêche, il était bien l’héritier de cette deuxième gauche, qui a choisi le réformisme assumé à l’orée de la décennie des années 80, après avoir été socialiste autogestionnaire dans la foulée de mai 1968.
… et un syndicalisme qui s’adapte
Mettant ses pas dans ceux de ses prédécesseurs, Edmond Maire et le recentrage de la CFDT en 1978, et Nicole Notat avec le plan Juppé sur les retraites en 1995, François Chérèque a poursuivi l’adaptation du syndicalisme CFDT. Une pratique sociale qui passe des accords lorsqu’ils sont pertinents pour les salariés sur le long terme. C’est ainsi qu’il accepta de signer avec Jean-Pierre Raffarin la réforme des retraites en mai 2003.
Un hommage unanime notoire
Ces évolutions successives ont été majoritairement approuvés par les adhérents, même si à chacune de ces étapes marquantes, la CFDT a du essuyer les plâtres par des départs non négligeables.
Parmi ceux qui ont fait confiance à la CFDT, sans forcément être des godillots, il en est qui ont ressenti une profonde estime pour François Chérèque et ont été affectés douloureusement par son décès au terme d’une longue bataille contre le cancer. Exemple de Christophe Coupaud, bibliothécaire dans une médiathèque à Villeurbanne (Rhône) et contributeur assidu du Maitron, le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.
Près de 2 000 personnes ont assisté aux funérailles de François Chérèque ont eu lieu jeudi 5 janvier en l’église saint-Sulpice à Paris,, parmi lesquelles le président de la République, François Hollande, et de nombreux membres du gouvernement et du monde politique.
Entouré de ses ami-e-s
Aux côtés de la famille de François Chérèque, il y avait ses ami-e-s, dont de nombreux militant-e-s CFDT, au premier rang desquels ses prédécesseurs et Laurent Berger, à qui il a passé le relais en 2012, deux ans après sa réélection au congrès confédéral de Tours en juin 2010. Les obsèques de l’ex-leader de la CFDT sont intervenues au moment où se terminent les élections des représentants syndicaux des salariés des TPE.
Quel regard un militant qui fait un travail d’historien porte-t-il sur les élections professionnelles syndicales ? Témoignage de Christophe Coupaud, contributeur dans le Rhône du Maitron, le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.
Elections TPR, verdict en mars 2017
Cette consultation électorale, qui s’adresse à près de 5 millions de personnes d’entreprises de 1 à 10 salariés, se termine le 13 janvier 2017 et semble connaître pour le moment un engouement limité.
La campagne bat encore son plein et les résultats du scrutin sont annoncés pour le mois de mars suivant. En décembre 2012, ces élections avaient enregistré 10 % de participation et la CGT avait été consacrée à la première place. Nul ne préjuger du résultat, même si les observateurs avertis pronostiquent une première place pour la CFDT.
Bonjour,
Comme Christophe Coupaud, j’ai eu du mal à accepter la réforme de 2003, mais devenue retraités en 2004, j’ai travaillé cette question des retraites pour renseigner les actifs futurs retraités. J’ai pu ainsi constater que si cette loi se traduisait en pertes indéniables pour certains, elle avait aussi permis des acquis essentiels qui ont amélioré la situation d’un certain nombres de travailleurs. En particulier ceux qui avaient commencé à travailler très jeunes, souvent pour un travail usant voire dangereux, ont pu partir plus tôt à la retraite et espérer ainsi une durée de vie à la retraite un peu plus longue….Mais…il faut continuer à se battre car ces acquis (et bien d’autres) sont régulièrement rognés. Il faut en particulier se battre pour que les acquis soient d’accès plus facile car le non accès aux droits reste un problème non résolu.
En conclusion je tiens à saluer les qualités de négociateur de François Chérèque, à rendre hommage à son investissement et à son engagement et j’espère que la CFDT gardera sa capacité à vivre dans un débat permanent authentiquement démocratique