Par Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Samedi 26 novembre 2016, à l’appel de la fédération d’associations Fracture, 500 manifestants partis de Chasse-sur-Rhône et de Corbas ont convergé en voiture vers Communay, à la vitesse des escargots. Objectif :se rappeler au bon souvenir des pouvoirs publics et des futur-e-s candidat-e-s aux élections au sujet du contournement autoroutier et ferroviaire au sud et à l’est de Lyon. Une perspective ouverte après le déclassement des autoroutes A6 et A7 dans la traversée de l’agglomération lyonnaise.
Voilà plusieurs années que les habitants des rives droite et gauche du Rhône au sud de Givors et de Vienne, comme les habitants du Sud-Est lyonnais, sont en attente d’une décision sur le contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise, projet dénommé CFAL. Mais leurs inquiétudes de nuisances annoncées viennent de s’accroître avec des projets autoroutiers qui pointent le bout de leur nez, au carrefour du Nord Isère et de la vallée rhodanienne de l’Ozon. Un pavé de plus dans la mare de ces zones rurbaines
D’enquête préfectorale en réunion au ministère, d’assemblées d’élus et d’usagers en pétitions et manifestations, la société civile s’est fait entendre. L’association Sauvegarde rive droite relais de la fédération Fracture, la Sauvegarde du Pays Rhône-Gier ont donné leur avis et fait connaître leur opposition.
Déplacements ferroviaires et routiers : une même question
De fait, projet routier et ferroviaire sont étroitement liés, car c’est du déplacement des population qu’il est en question comme de celui du transport des biens et produit et du développement des services. Avec en corolaire, une implantation des habitations toujours plus loin des lieux d’emploi, avec ce que cela signifie de menaces pour l’environnement et le vivre-ensemble.
Après l’A45 à l’ouest, de nouvelles autoroutes à l’est de Lyon ?
En regard de nombreux projets autoroutiers à l’Ouest (autoroute A 45 désormais validé et financé, contournement ouest de Lyon appelé Col et aménagement de l’ancien boulevard dit de ceinture à l’Est, réunis sous le vocable « anneau des sciences« , le transport ferroviaire est une solution d’avenir. Mais si le ferroutage doit être développé face au développement du transport routier devenu intenable sur les voiries régionales, il faut qu’il soit envisagé dans des conditions acceptables par les populations.
Mais c’est aussi au sud de la métropole lyonnaise que les difficultés s’accroitront. Car, il faut rappeler que la solution CFAL qui prévaut voit le jour, elle n’utilisera pas l’emprise SNCF du TGV Lyon-Marseille dans le Nord Isère, mais bien les voies existantes de part et d’autre du Rhône avec la construction qui rabattra le trafic sur la rive droite entre Givors et Nîmes . Ces lignes SNCF, déjà fort chargées, vont contribuer à augmenter les nuisances subies par les riverains si les convois de marchandises de plus d’un kilomètre et demi transitant entre l’Europe du Nord et du Sud sont effectivement généralisées..
Ces lignes SNCF, déjà fort chargées, vont contribuer à augmenter les nuisances subies par les riverains si les convois de marchandises de plus d’un kilomètre et demi transitant entre l’Europe du Nord et du Sud sont effectivement généralisées..D’où l’action très ancienne engagée par Sauvegarde rive droite (SRD). Une perspective qui pourrait être atténuée avec les aménagements du côté de la gare Irigny-Yvours et la remise en circulation d’une liaison voyageurs au sud de Givors, prolongeant ce qui a été fait avec la ligne SNCF Lyon-Brignais.
Des écologistes cohérents
C’est pour cette double raison, projet de nouvelles voies autoroutières et incohérence ferroviaire que des militants écologistes participaient à cette manifestation. Cyril Mathey, responsable du groupe local Givors-Condrieu d’EELV-Rhône était parmi eux. Il explique les raisons de sa présence cette manifestation organisée par la fédération Fracture.
Rien n’est encore joué !
L’affaire est appelée à durer et les candidats aux élections législatives de mai et juin 2017 devront à nouveau se positionner pour dire si, à long terme, c’est la convergence vers la métropole lyonnaise qui doit perdurer. Le risque est de constituer une mégapole de nature comme aux Etats-Unis, et de contribuer à vider des emplois restants les autres zones de cette région, et à ne plus faire des espaces ruraux que des cités-dortoirs.