Votre chronique sur France Inter ce mercredi 14 novembre portant sur la « Une » de L’Express et du Point est arrivée comme un bienfait salutaire… Osez sur une radio de service public mettre à l’encan les travers les plus détestables de la presse, voilà qui réconforte ! Alors que dans le même temps, ce même service public audiovisuel (des chaînes de télévision par exemple) comme d’autres médias privés pratiquent le copinage et encourage les éditorialistes cumulards, c’est un bel exemple donné à la profession.
Exemple qui montre que les médias peuvent aussi être critiques vis à vis d’un milieu où le consensus mou, le médiatiquement correct pour ne pas dire l’omerta sont souvent la règle. Et gare aux journalistes qui osent « cracher dans la soupe ». Parler, par exemple, des confrères qui cumulent des emplois, mettre en exergue des conflits d’intérêts (entre tel-le consœur ou confrère vivant avec un-e membre d’un gouvernement, tel-le collègue spécialiste de l’économie ou du social et ayant des intérêts avec ces milieux), étonne, surprend, voire même suscite l’opposition de professionnels des médias pourtant engagés fermement pour une presse libre et pluraliste.
On parle aujourd’hui beaucoup de l’omerta qui règne en Corse… Une ministre souhaite interdire la prostitution… Le président Hollande n’a accepté la composition du gouvernement qu’après la signature des ministrables d’un engagement sur les conflits d’intérêts… Et nous, journalistes, quelle démarche sommes-nous prêts à entamer pour que notre volonté de changer dès aujourd’hui nos propres pratiques, contribue à redonner qualité et crédibilité à l’information que nous livrons ?
Jean-François Cullafroz-Dalla Riva