Bernard Gerland : entre mémoire, théâtre et cinéma

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Reportage de François Dalla-Riva, journaliste honoraire, carte de presse 49272

Ma Guerre d'Algérie a été publié par les éditions lyonnaises Golias (© DR)

Ma Guerre d’Algérie a été publié par les éditions lyonnaises Golias (© DR)

Bernard Gerland est un homme de culture. Instituteur avant d’accomplir son service militaire en Algérie en 1960-1962, il a ensuite continué sur sa lancée lorsqu’il fut notamment permanent syndical à Lyon et dans la région Rhône-Alpes. A la retraite, il a poursuivi son engagement, sur le plan politique et encore plus au plan culturel, avec les compagnies de théâtre Clowns du léger bagage, puis Parlons-en qu’il a contribué à créer. Son souvenir lancinant de la guerre d’Algérie a été le détonateur d’un nouveau parcours qui se poursuit depuis vingt-et-un ans. Témoignage.

Bernard Gerland, homme engagé et de culture populaire soucieux de transmission, est aussi préoccupé par l’éthique. L’exécution d’un détenu algérien sur ordre de ses supérieurs ne l’a jamais quitté. Il est aujourd’hui encore taraudé par cet acte que ce chrétien a dû accomplir.

Homme d'engagement et de culture, c'est son histoire algérienne qui a conduit Bernard Gerland au théâtre (© Pierre Nouvelle).

Homme d’engagement et de culture, c’est son histoire algérienne qui a conduit Bernard Gerland au théâtre. Aujourd’hui, il met à la Une le récit de Madeleine Chaumat : Algerie, le soleil et l’obscur (© Pierre Nouvelle).

Bernard Gerland affectionne l’écriture. Aussi, en 1995, au seuil de la retraite est né un texte Ma guerre d’Algérie. Depuis son adaptation au théâtre et avec l’appui de la compagnie des Clowns du léger bagage, puis de Parlons-en, compagnie-théâtrale qu’il a contribué à créer en 2001, son histoire a tourné près de 400 fois devant le grand public et les élèves, dans les établissements scolaires, théâtres et associations, tant en milieu rural qu’en milieu urbain.

Dépasser mais ne pas oublier

Comme Benjamin Stora et d’autres historiens, Bernard Gerland ne veut pas oublier la guerre d’Algérie et ses crimes mais les dépasser pour pouvoir continuer à transmettre, au bénéfice de son public, notamment les anciens combattants d’Algérie, mais aussi des Algériens, qu’ils aient été ou non membres du FLN.

Ma guerre d’Algérie, son écrit très personnel, débouche aujourd’hui sur des rencontres publiques entre anciens militaires d’Algérie, anciens combattants du FLN (Front de libération nationale algérien), Français Pieds-Noirs devenus rapatriés d’Algérie et Harkis, ces Algériens qui avaient fait le choix de combattre avec l’armée française.

A partir de cet évènement singulier vécu par beaucoup d’autres, Bernard Gerland développe une démarche d’éducation populaire qui constitue ce qu’il appelle « un véritable service public de la mémoire ».

Deux chantiers en cours

Née en 2001, la compagnie théâtrale Parlons-en a monté cinq pièces très diverses toutes liées à la réalité sociale. Aujourd’hui, la dernière pièce de théâtre, « Ma guerre d’Algérie », débouchent dans le monde audiovisuel.

Certes, Bernard Gerland a été comédien dans plusieurs films, mais désormais Ma Guerre d’Algérie, le texte de base qui a initié sa démarche sur les scènes de théâtre parvient sur le grand écran par le biais de deux films, une captation audiovisuelle et un docu-fiction.

Des matins bruns aux heures noires : de la dénonciation de l'antisémitisme et du fascisme à l'inquiétude face à la montée des idées nationalistes et d'etrê-droite, une pièce de théâtre qui ne demande qu'à être jouée (© Pierre Nouvelle).

Des matins bruns aux heures noires : de la dénonciation de l’antisémitisme et du fascisme à l’inquiétude face à la montée des idées nationalistes et d’extrême-droite, une pièce de théâtre qui ne demande qu’à être jouée (© Pierre Nouvelle).

Mais la compagnie Parlons-en a d’autres chantiers. Tout d’abord, « Des matins bruns aux heures noires » un spectacle qui allie deux textes qui dénoncent le fascisme et l’antisémitisme, à partir des livres de Franck Pavloff (« Matin brun »)sur les chemises brunes nazies et de Kressman Taylor (« Inconnu à cette adresse ») qui relate la relation entre un Allemand et un Juif américain, tous deux deux liés par le commerce de tableaux.

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La pièce de théâtre C’était un 17 octobre est une nouvelle piqûre de rappel sur la;réalité de la Guerre d’Algérie sur le territoire français (© Pierre Nouvelle).

Second chantier avec « C’était un 17 octobre », sur le crime d’état à l’encontre des Algériens dont plusieurs furent noyés dans la Seine par les forces de police du préfet Papon.

Un manifestant algérien, rescapé du massacre du 17 octobre 1961 (© DR/ Elie Kagan).

Un manifestant algérien, rescapé du massacre du 17 octobre 1961 à Paris (© DR/ Elie Kagan).

Par son travail de mémoire scénarisé et par ses contacts réguliers avec son public, Bernard Gerland aime plus que tout la rencontre et le dialogue. Confidences.

Pour en savoir plus sur la compagnie théâtrale Parlons en et ses activités :

49 rue Smith 69002 – Lyon – tel.  04 78 37 79 62 et parlons-en@club-internet.fr

 

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