Reportage en Morvan de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Le procès de Markus Jacobus Van Nierop, ex-« chirurgien-dentiste » de Château-Chinon, se terminera ce lundi 14 mars 2016 au terme d’une semaine de procès. Plus d’une centaine de personnes avaient déposé plainte pour des soins dentaires qui les ont blessés durablement, tant sur le plan physique que moral, et aussi sur le plan financier. Un dommage que les anciens patients partagent avec la Sécurité sociale et leurs mutuelles.
Pendant toutes les audiences du procès qui se terminera lundi 14 mars au tribunal de grande instance de Nevers, le « docteur » Markus Jacobus Van Nierop n’a pas pipé mot. Et les quelque 120 personnes, qui ont déposé plainte contre lui pour des soins mettant en danger leur santé, n’auront rien appris de plus sur les motivations de ce prétendu chirurgien-dentiste déjà mis en cause en Hollande, son pays d’origine..
Extrait de sa prison de Saran, près d’Orléans, le prévenu n’aura rien livré de ce qui l’a conduit à commettre les actes qui l’ont conduit à être accusé d’escroqueries, faux et usage de faux, et violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente.
Des questions récurrentes restées sans réponse
Comment pendant quatre ans, un praticien a-t-il pu prodiguer répétitivement des soins néfastes, mutilant et blessant, ses patients ? Comment-a-t-il pu exercer dans des conditions douteuses, administrant des actes inutiles et très souvent dangereux pour les personnes qui sont entrées dans son cabinet ?
N’y-a-t-il pas eu des négligences de la part des autorités locales, au sein desquelles il était bien introduit ? Pourquoi les enquêtes policières et les démarches judiciaires ont elles mis du temps à se déployer ?
Ce ne sont que quelques unes des questions qui n’ont pas trouvé de réponses.
Laurent Dumont habite Ourroux-en-Morvan et a été un des clients du dentiste de Château-Chinon.Pour lui, ce qu’on appelle en matière de terrorisme ou d’intelligence économique, des « signaux faibles » étaient nombreux. Il fait part de ses questions.
Les audiences qui se termineront ce soir ne trouveront une conclusion vraisemblablement dans un premier temps en mai prochain, au terme d’un long délibéré.
Et puis restera aussi posée la question du dédommagement des plaignants, de la Sécurité sociale et des mutuelles, le « chirurgien-dentiste » accusé s’étant déclaré insolvable.