Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel, carte de presse 49272
A la Chapelle-Villars (Loire), la vieille chapelle a retrouvé vie grâce à des habitants soucieux de leur patrimoine local et à leur association (© Pierre Nouvelle).
Pour les Journées européennes du patrimoine, tous les regards et les pas d’un public toujours plus nombreux sont tournés vers les vestiges d’une longue histoire. Edifices romains, traces celtes et gauloises, églises, couvents et monastères de différentes époques, châteaux et maison fortes… sont l’objet de beaucoup d’attention. Sans oublier des bâtiments publics ou lieux officiels habituellement fermés à tout un chacun. Halte dans le massif ligérien du Pilat, dans la petite commune de la Chapelle-Villars qui abrite sur ses hauteurs une vieille chapelle.
Ont-elles leur origine en septembre 1980 comme le revendique l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing, ou à l’automne 1984 sous l’impulsion du ministre Jack Lang, comme l’estime l’ancien président Nicolas Sarkozy ? Peu importe, car une chose est sûre, c’est en 1991 que le Conseil de l’Europe animée par la volonté de paix qui le caractérise depuis sa création a lancé les Journées européennes du patrimoine. Depuis, la manifestation n’a pas cessé de croître des frontières russes à l’Atlantique.
De Rhône en Loire, attrait croissant pour la mémoire historiquex
Les initiatives sont les plus diverses, de grande ampleur ou à taille humaine. De fait, lorsque l’on feuillette les catalogues, national ou européen, les lieux religieux arrivent en toute première place des rendez-vous patrimoniaux, qu’il s’agisse de synagogues, d’églises, temples et mosquées à Lyon, Bordeaux, Marseille ou Paris.
Au bord de la Via Rhôna qui serpente de Genève à Marseille, les vieilles demeures familiales sont nombreuse à visiter. Mais à Ampuis, au pied de la Côte-Rôtie, les grilles d’un château du 14e siècle, domaine privé, sont restées closes. Pourtant les subventions publiques n’ont pas manqué pour sa réfection (© Pierre Nouvelle).
Les Journées du patrimoine sont un moment privilégié, où les populations renouent avec ce qui constituent leurs racines culturelles, cultuelles, artistiques et notamment architecturales. La commune de la Chapelle-Villars, à quelques kilomètres de la vallée du Rhône, et perchée sur les pentes du massif du Pilat, compte à peine 500 habitants. Beaucoup sont originaires du pays, et d’autres comme à Pélussin ou Condrieu, sont venus y habiter, loin du tumulte des cités de Vienne, du Péage-de-Roussillon ou de Lyon.
Sur les traces des Canuts, dans le Vieux-Lyon, comme sur les pentes de la Croix-Rousse, les Journées européennes du patrimoine ensoleillées ont connu une réelle affluence (© Pierre Nouvelle).
C’est là qu’en 1983, des riverains émus par les ruines de la chapelle construite au 13e siècle, ont décidé de la relever. Michel Munoz, un voisin avait connu ce lieu quand il était tout gosse. « Je venais y jouer, et même nous avions commencé à fouiller », se souvient-il. Aussi, a-t-il été l’instigateur de cette aventure qui a duré près d’une quinzaine d’années. Il raconte.
Une chorale hors frontières
La vieille-chapelle, qui domine la commune de La Chapelle-Villars (Loire) à quelques kilomètres de Pélussin et Chuyer, est le fruit d’une restauration entamée en 1983 et qui a duré plus de dix ans. C’est vraiment à l’orée du 21e siècle qu’elle a été rouverte au public et est devenue le lieu propice à des rencontres artistiques. Sous l’égide de l’association pour la sauvegarde de la Vieille chapelle, présidée par Marie-Hélène Munoz, des expositions et concerts s’y succèdent,principalement l’été. Mais le culte retrouve aussi ses droits avec une messe annuelle qui est en général très suivie..
Une fois l’an, la vieille chapelle de la Chapelle-Villars accueille une messe qui en général fait recette (© Pierre Nouvelle).
C’était le cas dimanche 20 septembre 2015. La chorale liturgique de la paroisse Bienheureux Frédéric Ozanam à Condrieu (Rhône), forte d’une trentaine de membres, a franchi la frontière de son diocèse de Lyon pour entrer en terre ligérienne. Ce fut pour le plus grand plaisir des fidèles qui ont empli l’église et du Père Sébastien Garde, prêtre de la paroisse Ste Marie-entre Rhône-et-Loire à Pélussin (Loire). Ecoutez plutôt un extrait du chant de communion recueilli par René Lurol.
Tous les lieux de culte n’avaient pu ouvrir en ces deux journées du patrimoine 2015. Parfois en raison du manque de personnes bénévoles pour accueillir et faire la visite. Parfois aussi parce que la nature s’en est mêlée. Ainsi, à Ampuis (Rhône) où un essaim de guêpes a rendu l’église impraticable.
Office et visite du patrimoine supprimées dimanche 20 septembre en raison d’un essaim de guêpes à l’entrée de l’église d’Ampuis (© Pierre Nouvelle).
Ce désagrément animalier qui n’a pas empêché certains fidèles de la paroisse du diocèse de Lyon d’aller joindre leurs voix à celles de ceux du diocèse de St Etienne, réunis en la chapelle Ste Marguerite de la Chapelle-Villars. Voici un moment du chant d’envoi recueilli par René Lurol.
Renseignements :
A la vieille chapelle, les visiteurs sont toujours bien accueillis (© Gabriel Esnault).
Association pour la Sauvegarde de la Vieille Chapelle – 2451 route col de Grenouze- 42410 La Chapelle-Villars – tèl :06 89 75 38 58 et assovieillechapelle@yahoo.com. Visite sur rendez-vous.
La Chorale liturgique de la paroisse de Condrieu dirigée Par Sylviane Cognet accueille largement des choristes, notamment dans les pupitres masculins (© Gabriel Esnault)
Chorale liturgique de la paroisse catholique Bienheureux Frédéric Ozanam (Condrieu-Rhône) : Mme Sylviane Cognet (sylviane.cognet@orange.fr)