Des élèves du lycée de l’Édit de Roussillon (Isère) à Auschwitz : Un voyage de la mémoire sur les traces des poètes assassinés

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Le trentaine d’élèves du Lycée de l’Édit à Roussillon (Isère) en compagnie de leurs trois accompagnateurs avant d’entrer sur le site d’Auschwitz-Birkenau (© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

Perrine Callede, professeur de lettres et d’histoire a préparé depuis trois ans ses élèves à cette journée mémorielle (© Pierre Nouvelle).

Mercredi 5 novembre 2025, deux heures après leur arrivée à Katowice, sur le sol polonais, quelque 180 élèves de collèges et lycées du Rhône, de l’Isère et de la Saône-et-Loire pénétraient dans le camp de concentration d’Auschwitz 1. Leur voyage mémoriel s’est poursuivi sur le site d’Auschwitz-Birkenau. Nous avons suivi les élèves du lycée de l’Édit à Roussillon (Isère) et leur professeur de lettres et d’histoire, conduits ici par l’Amicale des déportés d’Auschwitz-Birkenau du Rhône. C’est aussi l’occasion de parler des poètes Robert Desnos et Max Jacob, et Irène Némirovsky, romancière exterminé à Auschwitz.

La visite des baraques, la découverte des châlits et des latrines collectives avaient de quoi faire toucher des yeux la duré des conditions de vie des personnes déportées (© Pierre Nouvelle).

Sous la houlette de Perrine Callede, professeur de lettres et d’histoire au lycée de l’Édit à Roussillon (Isère) assistée de deux accompagnateurs , les élèves ont travaillé pendant trois ans sur le régime nazi, la déportation et le système concentrationnaire. Préparée depuis la classe de seconde, la trentaine d’élèves de Bac Pro Commerce-vente et Maintenance électrique, a pu faire le voyage en Pologne avec de bonnes bases.

Bruno est un des membres de la délégation iséroise. Il exprime ce qu’il a ressenti en parcourant les camps d’Auschwitz, et ce qu’il en tire pour lui-même.

En seconde, les lycéens ont décortiqué ce qu’était la monstruosité du régime fasciste nazi. L’année suivante, leur professeur les a invités à écrire des récits de vie à partir de la guerre. Puis, ils se sont préparés au voyage vers les camps de la mort.

Les lycéens ont mis leurs pas dans ceux des déportées jetés hors des trains pour être triés sur la rampe… (© Pierre Nouvelle).

L’appétence de Perrine Callede pour les questions liées à la déportation et à la Shoah tient à plusieurs raisons. Tout d’abord à son histoire familiale qui a vu une partie des aïeux être exterminée.Ensuite, tout à la fois prof de lettres et d’histoire, c’est ensemble l’éducation civique et l’étude du passé qui la motivent pour aider ses élèves à grandir en citoyenneté.

Pour réussir ce cinquième voyage qu’elle organise à Auschwitz, l’enseignante a bénéficié des actions menées par les élèves pour collecter de l’argent, des aides de collectivités locales, Salaise-sur-Sanne (Isère) par exemple, et mobiliser la participation financière des lycéens, tous volontaires pour le voyage.

Perrine Callède détaille sa démarche pédagogique et personnelle.

Ensuite, tout à la fois prof de lettres et d’histoire, c’est ensemble l’éducation civique et l’étude du passé qui la motivent pour aider ses élèves à grandir en citoyenneté.

Il était donc bien normal que cet article ce conclut par une dédicace à son attention avec une des chansons de Jean Ferrat, où le fils de déporté exterminé évoque Robert Desnos. Le poète surréaliste arrêté pour fait de résistance Depuis Compiègne, il est déporté le 27 avril 1944 vers Flöha, via Auschwitz, Buchenwald et Flossenbürg. Épuisé par deux semaines d’une marche de la mort qui l’a amené fin avril 1945 à Theresienstadt,

Quelques jours après l’arrestation de Robert Desnos et l’exécution des résistants de l’Affiche rouge, le poète juif Max Jacob est arrêté. Malade, il décède au camp de Drancy.

Nous ne pouvions passer sous silence Irène Némirovsky, romancière russe exilée en France, arrêtée en 1942 parce que juive, internée au camp de Pithiviers, puis déportée à Auschwitz où elle meurt du typhus.

(à suivre)

Notre prochain article :

Voyage de la mémoire (5) : Merci Jean-Claude, merci Jo !

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