Reportage de François Dalla-Riva, journaliste honoraire, carte de presse 49272
Le jour du solstice d’été, les groupes montent sur la colline « éternelle » et se pressent dans la basilique de Vézelay dédiée à Marie-Madeleine. Voir jouer le soleil dans le chœur de cet édifice est un moment recherché par des amateurs d’ésotérisme. Les amoureux des vieilles pierres et d’un art raffiné de la sculpture de pierre éprouvent aussi de belles satisfactions à la contemplation des tympans de la façade extérieure et du narthex et des nombreux chapiteaux dont certians s’apparentent aux travaux de Gilbertus à Autun. Extraits d’une visite en compagnie de Bernard Chardon, ex-maire de Vézelay et amateur très éclairé en matière d’histoire de l’art.
Vézelay est un petit village de 500 habitants, héritier d’une longue histoire. Sa basilique romane est le témoin de ce passé, que Bernard de Clairvaux est venu orner en prêchant ici la 2e croisade devant des princes illustres tels Richard Cœur de Lion et Eléonore d’Aquitaine
Mais c’est l’action de Viollet-le-Duc, inspecteur général des monuments historiques de Prosper Mérimée qui a redonné à ce village de la Bourgogne septentrionale tout son lustre. Aujourd’hui, près d’un million de visiteurs arpente chaque année les artères qui montent vers ce haut-lieu du christianisme.
Bernard Chardon a été maire de cette commune de 1992 à 2001. Ce médecin généraliste, amoureux de symbolisme et de tradition accueille volontiers ceux qui lui demandent pour guider leurs pas dans la basilique. Extrait d’une de ces rencontres recueilli par François Dalla-Riva.
Quittant la place haute de la commune, on entre ensuite dans la basilique et on visite cet immense vaisseau. Et là, on s’extasie devant le tympan du narthex. Bernard Chardon commente.
Le summum est bien sûr dans le chœur, ce vaste espace éclairé qui vient juste d’être rénové. Au dessus de la vieille crypte où l’on peut voir des reliques attribuées à Marie-Madeleine, se déploie l’immensité de la basilique avec une floraison de piliers enluminés par des sculptures recherchées, témoignages d’un savoir-faire partagé de maîtres et de leurs compagnons et apprentis, qui ont sillonné l’hexagone, comme l’a raconté l’écrivain bourguignon Henri Vincenot dans un de ses multiples romans : Les étoiles de Compostelle.
Vézelay, comme le Puy ou Arles, tous trois marqués par leurs antiques lieux de cultes et leurs édifices remarquables, furent le point de départ vers la cité dédié à Jacques-le-Majeur, apôtre du Christ. Un des sentiers de pèlerinage empruntés par des milliers de marcheurs, tels ces étudiants de Dijon arrivés ici après cinq jours de marche.