Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Lundi 18 décembre 2023, une cinquantaine de personnes a participé au rassemblement initié par la section Vienne-Péage-de-Roussillon du Réseau éducation sans frontières (RESF).
Il faisait froid sur le cours Romestang à Vienne (Isère), et pourtant se sont réunies des militantes et militants de l’Asti, d’Attac, du CCFD-Terre solidaire, de L’Ouvre porte, de la Ligue des droits de l’Homme, de l’association Solidarité réfugiés des 2 rives, du syndicat Sud, et bien sûr de RESF, catalyseur de cette action..
Alors qu’à l’Assemblée nationale, la Commission mixte paritaire mettait au point le texte de la loi Asile-immigration, ces personnes solidaires des étrangers qui arrivent en France et souvent qu’ils accompagnent, ont tenu à souligner que la loi dite « Darmanin » était une « une attaque en règle contre les droits et les libertés des personnes exilées, car, pour le gouvernement, elles sont la source de tous les problèmes. »
Les raisons du rejet de la loi
Deux responsables locaux de RESF, Isabelle Quillasi (présidente) et Jean Riot-Sarcey ont développé les motivations du rejet de la loi qui a été adoptée mardi 19 décembre, tard dans la nuit.
RESF centre son action sur l’accompagnement des étrangers mineurs, que ses militantes et militants rencontrent en milieu scolaire, et dont les familles sont parfois menacées de reconduite à la frontière.
Aziza Chabane est infirmière, militante dans de nombreuses associations, notamment sur les questions liées au climat.
Enfant d’une famille venue du Maroc, elle a suivi le parcours des exilé.e.s. Même si elle a bien trouvé sa place dans la société française, elle n’oublie pas son passé et le parcours du combattant de sa famille pour pouvoir s’intégrer.
Elle témoigne.
Après des tractations entre le gouvernement d’Élisabeth Borne et le parti Les Républicains, une nouvelle mouture de la loi Asile-Immigration a été adoptée dans la soirée du mardi 19 décembre 2023, avec le concours annoncé des voix des parlementaires Rassemblement national.
Lors du rassemblement viennois, un militant de la CFDT a rappelé que sa confédération en accord avec la CGT avait solennellement demandé au président de la République le projet de loi soit retiré.
A vienne (Isère), les associations qui s’étaient réunies ont souligné que leur demande restait bien une régularisation large, durable et immédiate pour toutes et tous, le droit d’accès à l’éducation, au travail et au logement pour
toutes et tous, la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous, la fermeture des Centres de rétention administrative (CRA) et le respect de la présomption de minorité et la mise à l’abri des personnes mineures, isolées ou non.