L'écume d'un jour

Par Jean-François Cullafroz, journaliste honoraire carte de presse 49272

 

Comme beaucoup de ses collègues, Roland Garel a souffert de la condition que les éditeurs faisaient aux dessinateurs, scénaristes et journalistes-dessinateurs de presse. Précarité, cotisation sociale à l’Agessa au lieu de la Sécurité sociale des salariés, indemnités au lieu de salaires, et par dessus tout ça, la précarité en lot de consolation… Comme beaucoup de pigistes, non reconnus de plein droit journalistes jusqu’à l’amendement Cressard de 1974. Une situation que ce titi parisien du Faubourg St Antoine n’a pas admise et qui l’a conduit à militer pour défendre la situation de ses collègues pendant plus de cinquante ans. Mardi 10 février, lors de ses funérailles au cimetière parisien du Père Lachaise, l’hommage de la profession, journalistes et dessinateurs réunis, fut unanime. Retour sur cet événement…

Roland Garel, un dessinateur et scénariste prolifique, mais surtout un syndicaliste jusqu’au bout du crayon qui s’est battu pour que les auteurs soient payés en salaire par les entreprises de presse, déclarés à la Sécurité sociale, puissent avoir une retraite décente et bénéficier de leur droit de reproduction. On ne compte plus les procès qu’il a fait gagner à ses collègues pour leur faire reconnaître leurs droits.

C’est à Roland Garel que l’on doit la décision de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels d’attribuer la carte de presse aux dessinateurs, et l’obtention par les éditeurs de presse de la qualification de reporteurs-dessinateurs.

 

Disparu le 4 février à l’âge de 87 ans, ce militant CFDT était enterré le mardi 10 février au cimetière parisien du Père Lachaise. Une centaine de personnes au premier desquelles son épouse Colette, ses enfants Bruno et Dominique, ses petits-enfants et un très grand nombre d’amis lui ont rendu un chaleureux hommage, empreint de simplicité et de bonté.

Au nom de la CFDT, des syndicats CGT et CFTC et de toute la profession, Francis Laffon évoque la personnalité de Roland Garel et l’avenir du dessin de presse. Des propos recueillis par François Dalla-Riva

http://youtu.be/UG6pt4TX_7A

Les dessinateurs et dessinatrices parlent aussi de lui

 

Jacques Lelièvre dessine depuis le début des années 1970. Dans son parcours de scénariste et dessinateur, on trouve à partir de 1971 la série Akim, puis Brik, Radio kids, Pif (L’As des casses)… et bien d’autres. Aujourd’hui, journaliste honoraire, Jacques Lelièvre dit Jac L. continue de dessiner tous les jours. Son blog, Les Carnets de Jac, (http://jaclelievre.blogspot.fr/) en fait la démonstration.

Jacques Lelièvre, comme beaucoup de ses collègues, a obtenu sa carte de presse en 1974, grâce à Roland Garel. Il évoque la personnalité de Roland Garel et l’avenir du dessin de presse devant la caméra de François Dalla-Riva.

 

 

Marie-Marthe Collin est dessinatrice. Dans sa carrière, on trouve notamment la série Chouette de classe, publiée dans Okapi à partir d’octobre 1971 sur un scénario de Claude Gagnaire, l’album Alexis et Carine.

En une quarantaine d’années, cette illustratrice a travaillé pour diverses maisons d’éditions, dont Nathan, Flammarion, Hachette… et depuis une quinzaine d’années aux Éditions du Triomphe. Spécialisée dans la littérature jeunesse, elle remplit aussi son emploi du temps par de nombreux cours de dessins qu’elle donne tout au long de l’année. Elle plonge au cœur de l’histoire qu’elle illustre et ne manque pas de partir à la recherche de nombreux documents pour coller à la vérité et aux paysages que croise le lecteur.

Elle a illustré notamment de nombreux titres de la série Langelot, de la série Clan des Bordesoule, de la série Mystère et réalisé les nouvelles couvertures de Médecins de l’Impossible.

Comme beaucoup de ses collègues, Marie-Marthe Collin a obtenu sa carte de presse en 1974 grâce à Roland Garel.

Roland Garel, un dessinateur et scénariste prolifique, mais surtout un syndicaliste jusqu’au bout du crayon qui s’est battu pour que les auteurs soient payés en salaire par les entreprises de presse, déclarés à la sécurité sociale, puissent avoir une retraite décente et bénéficier de leur droit de reproduction.

Disparu le 4 février à l’âge de 87 ans, ce militant CFDT était enterré le mardi 10 février au cimetière parisien du Père Lachaise. Une centaine de personnes au premier desquelles son épouse Colette, ses enfants Bruno et Dominique, ses petits-enfants et un très grand nombre d’amis lui ont rendu un chaleureux hommage, empreint de simplicité et de bonté.

Marie-Marthe Collin évoque la personnalité de Roland Garel et l’avenir du dessin de presse. Propos recueillis par François Dalla-Riva

 

 

Comme l’a écrit Robert, un ami dessinateur sur le tableau qui figurait près de son cercueil, à notre tour de dire, « Salut, l’artiste ! »