Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Au moins 5 000 à Vienne (Isère) et entre 22 000 (police) et 55 000 (syndicats) à Lyon (Rhône), les manifestant.e.s ont, une fois de plus, fait entendre leur opposition à la réforme gouvernementale des retraites jeudi 23 mars 2023 et exiger que la démocratie soit respectée. Plus globalement c’est le président Macron qui était mis en cause, et l’ensemble de la situation sociale : du pouvoir d’achat aux conditions de travail et au pouvoir de vivre aujourd’hui et demain. Justice sociale et justice écologique ont été réclamées de concert. Rencontres avec des acteurs-trices de cette 9e journée de mobilisation organisée par l’Intersyndicale CFDT-CFTC-CFE CGC-CGT-Force ouvrière-FSU-Sud Solidaires-Unsa et les organisations lycéennes et étudiantes.
La plus forte depuis le début du mouvement ! L’interview du président de la République mercredi 22 mars 2023 aura fait l’effet contraire de celui recherché. En lieu et place de concorde et d’apaisement, c’est un nouveau accès de colère de la population qu’a déclenché le chef de l’État, manifestement sourd à la demande de la population qui entend voir retirer la loi sur la réforme des retraites.
Une exigence de démocratie contre le coup de force du 49.3 était sur les banderoles, pancartes et slogans.
Plus de 300 rassemblements le 23 mars 2023
A Lyon, comme à Vienne et dans plus de 300 villes de l’Hexagone et des Outremers, que l’on soit gréviste ou non, ils et elles sont descendu.e.s massivement dans les rues. Les jeunes, lycéens et étudiants étaient très présents avec des slogans très imaginatifs.
Les catégories professionnelles les plus diverses étaient présentes. A l’instar de Christine, travailleuse du sexe, bien à son aise dans la contestation sociale en cours.
Les différentes composantes de l’Intersyndicale étaient représentées au sein du cortège qui a défilé pendant près de trois heures.
Cédric, salarié de l’industrie nucléaire et militant de la CFE-CGC explique comme lui-même et ses collègues de travail se retrouvent bien dans cette mobilisation.
Du côté de Force ouvrière, les propos sont forts et sans appel : pas question de lâcher, le retrait de la loi doit s’imposer ! La mobilisation sociale doit s’accentuer.
Solidaire depuis longtemps du mouvement syndical, la Confédération paysanne était là-aussi. Isabelle est agricultrice à Claveisolles (Rhône) dans les Monts-du-Lyonnais et le Haut-Beaujolais.
A la tête d’une exploitation chevrière, elle raconte les difficultés des petits « paysans », analogues à celles des salarié.e.s.
Venu.e.s en couple…
Pour cette neuvième manif, on était aussi venu en famille. Martine et Jean-Pierre habitent Saint-Priest (Rhône).
Retraité.e.s de l’enseignement, ils sont fidèles aux manifs et détaillent volontiers leurs motivations.
Le couple de Marie-Martine et Alain est aussi symbolique de l’unité es organisations syndicales depuis le 19 janvier 2023.
Tous deux sont d’anciens salariés des médias. Ex-journaliste de France-Télévisions, Martine-Martine est syndiquée à la CFDT et Alain, ancien de La Voix-du-Nord est militant à la CGT.
Ils sont prêts à poursuivre jusqu’au recul du président de la République et du gouvernement d’Élisabeth Borne.
Au vu des dernières déclarations du chef de l’État et de ses ministres, il y a fort à parier que le peuple sera encore en nombre dans la rue mardi 28 mars 2023 !