Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Avec plus d’un millier de visiteurs-teuses salle de l’Arbuel à Condrieu (Rhône), les 25 et février 2023, la 10e édition des Vendanges graphiques a été une réussite. Une initiative de l’équipe La Marque rouge, qui une fois de plus, a permis la rencontre amicale entre artistes du 9e art et amoureux-euses de la bande dessinée. Visite et rencontres.
Préparer un salon-exposition est une affaire de longue haleine. Travail d’équipe aussi, dont La Marque rouge est la maîtresse d’œuvre depuis une décennie en terre condriote. Une association qui mobilise une trentaine de bénévoles pour l’organisation du festival Les Vendanges graphiques.
Depuis dix ans, cette bande d’ami.e.s poursuit son aventure et la 10e édition des vendanges graphiques était attendue. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas failli aux attentes, puisque ce dixième festival a été une belle réussite, tant par le panel d’artistes de la BD présents que par l’affluence qu’il a connu tout le week-end des 25 et 26 février 2023.
Au terme du salon, Alain Paquier, président de l’association La Marque rouge attestait de cette réussite.
Les amoureux-euses de la bande dessinée viennent parfois de loin pour rencontrer des auteurs-trices de bulles et de scénarios. D’autres étaient issu.e.s du terroir local comme Mathilde habitante de La-Chapelle-Villars. Cette mère de famille, qui fréquente la BD depuis son plus son âge était présente avec ses deux enfants.
Elle témoigne de son attrait pour le 9e art.
Plus d’une vingtaine d’auteurs-autrices étaient à l’affiche des 10e vendanges graphiques. Il y avait là des dessinateurs, scénaristes, illustrateurs…
Le Lyonnais Yann Degruel vit à Saillans dans la Drôme. C’est là que ce diplômé des Beaux-Arts de Strasbourg exerce ses talents de dessinateur, scénariste et coloriste. Il pioche les sujets de ses ouvrages dans la vie quotidienne. Les Veilleurs, édité chez Delcourt est son dernier opus. Une histoire tiré de son travail de veilleur de nuit dans une maison pour personnes atteintes de troubles du spectre autistique.
Des artistes en situation précaire
Les artistes de la BD attendent toujours un statut social qui les apparenterait aux intermittents du spectacle, notamment en terme d’indemnisation des périodes de chômage. Imaginer et réaliser une bande dessinée, c’est entre un et deux ans de travail avant de pouvoir la faire éditer puis toucher quelques revenus. Il est donc courant que les dessinateurs, scénaristes, coloristes et illustrateurs trouvent un autre travail pour pouvoir vivre.
Yann Degruel parle de son travail et de ses aléas.
Zelba a partagé ses études artistiques entre les Beaux-arts à Aix-la-Chapelle (Allemagne) et Saint-Étienne (Loire). Celle qui écrit ses histoires, les dessine et les illustre, ancre son inspiration tout à la fois dans sa biographie personnelle et dans la réalité sociétale, où la question de la place de la femme est bien présente.
Alors qu’elle travaille sur son quatorzième ouvrage, elle revient sur son parcours entamé en 2007 dans le monde de la bande dessinée.
Salon et festival sont des temps forts, mais au quotidien, on peut satisfaire son désir d’évasion et d’amour de la BD, en rejoignant les médiathèques et les librairies où les rayons du 9e art ses ont amplifiés au fil des années.
A Condrieu, sur le lieu du festival les Vendanges graphiques, la maison de la presse L’ancre des mariniers, propose un certain nombre d’ouvrages. des achats que l’on peut prolonger à Vienne (Isère) au sein de la librairie Lucioles, dont les animateurs (notamment Alain Bélier et Renaud Junillon) participent à l’organisation de ce rendez-vous annuel de la BD en Vallée du Rhône septentrionale.
(à suivre)
Notre prochain article :
9e art : De Condrieu à Vienne, la BD est bien vivante