Par Jean-François Cullafroz, journaliste carte de presse 49 272
300 000 personnes ont défilé sur sept kilomètres entre le quartier de Monplaisir-ville et la presqu’île lyonnaise en ce dimanche 11 janvier 2015. Plus de quatre heures ininterrompues d’une marche silencieuse seulement ponctuée par des vagues d’applaudissements, telles des holas, reprises régulièrement au fil du cours Albert Thomas, de l’avenue de Saxe et des quais du Rhône. Reportage.
A partir de 13 heures, le cours Albert Thomas était déjà plein. Et le flot n’a cessé de grossir au fil des minutes. Au point que la tête de la marche a du se déplacer jusqu’à la « Manu », la manufacture des tabacs. Une seule banderole : « Nous sommes Charlie, Pour la liberté d’expression », confectionnée à l’initiative du Club de la presse de Lyon. Une initiative soutenue entre Rhône et Saône par les syndicats de salariés et retraités, et par les associations antiracistes. Les journalistes de tous médias menaient la marche. Ils y avaient été invités par le Club de la presse de Lyon et étaient soutenus par l’AJP (association des journalistes professionnels) et les représentants des syndicats de journalistes SNJ, CGT et CFDT qui nationalement ouvraient le cortège avec leurs fédérations européenne et internationale.
Frédéric Poignard est le délégué général du Club de la presse de Lyon. Il a longtemps travaillé à Lyon-Figaro et connaît bien sa ville. Au cœur de cette marche, il réagit à cet événement dont l’ampleur est une première entre Rhône et Saône. Il témoigne au micro de François Dalla-Riva.
Pour leur part, les syndicats de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes, relayés par leurs fédérations européenne et internationale des journalistes, étaient de la partie dans toutes les villes de France. La consigne a été respectée : pas de badge, uniquement une présence humble au milieu de la population, une simple carte de presse ou un brassard tendus vers le ciel.
Au terme de sept kilomètres et deux heures de marche, au milieu de la place Bellecour, Claude Cordier, journaliste lyonnais, reporteur à Radio France, militant du SNJ,se livre. Le vice-président de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels dit sa magnifique satisfaction de la façon dont la population a réagi. Il exprime aussi quelle sera dans les jours qui viennent la responsabilité de la presse et des journalistes en particulier. D’abord, être près des quartiers et de leurs habitants. Faire entendre la voix de la population et pas seulement celle des élus et des élites. Il précise sa pensée au micro de François Dalla-Riva.
Dans le métro du retour, Catherine, une professeure des écoles dans un collège catholique de Décines, dans l’Est lyonnais, parle de ce qui s’est passé dans son établissement, et rappelle les valeurs qu’il faut expliquer plus que jamais aux enfants et aux jeunes. Propos recueillis par François Dalla-Riva.
Juliette, élève de seconde au lycée Pierre Brossolette à Oullins, conclut en racontant ce qui s’est passé dans son « bahut ». Elle détaille ce qu’il faudrait faire pour que fraternité et tolérance deviennent le fil rouge de leur avenir. François Dalla-Riva a recueilli ses propos.