Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Entre 2 300 personnes (selon la police) et 3 000 (selon les journalistes présents) ont défilé sous une tempête de neige dans les rues de Vienne (Isère) ce jeudi 19 janvier 2023 pour manifester leur opposition à la réforme régressive des retraites à 64 ans impulsée par la Première ministre Élisabeth Borne, en application du programme du président de la République. Reportage au fil de la déambulation.
C’était une manifestation d’une ampleur rare dans une ambiance bon enfant où les syndicats CFDT, CFTC, CGC, CGT, Force ouvrière, FSU, Solidaires et Unsa ont su réunir salariés et retraités, jeunes et moins jeunes autour du refus de la réforme des retraites à 64 ans.
Le cortège en rang serré s’échelonnait sur dix minutes et a parcouru les rues de la sous-préfecture iséroise pendant près de deux heures. La CGT ouvrait la marche et la CFDT jouait les serre-file.
« Macron, t’es foutu le peuple est dans la rue », « Macron, si tu savais, ta réforme… », très clairement, le chef de l’État était dans le collimateur des manifestants, et depuis Barcelone où il s’était déplace avec une cohorte de ministres, ses oreilles ont dû bien bourdonner.
Mais c’est aussi Élisabeth Borne qui était à l’encan, ainsi que la précipitation qui guide sa démarche et le contenu d’une réforme très régressive, et une politique au service des intérêts patronaux.
Lors d’une prise de parole du responsable de l’Union locale CGT de Vienne, des propos très virulents ont dénoncé ce projet de loi.
L’unité syndicale la plus large n’avait pas été possible depuis dix ans, et les manifestants étaient particulièrement enthousiastes, comme ne témoigne Jean-Luc, militant CFTC de l’entreprise Calor à Pont-Évêque (Isère).
Du côté de la CFDT de l’Union locale de Vienne (Isère), militantes et militants qui fermaient la marche des 3 000 personnes qui composaient le cortège, étaient bien décidés de poursuivre l’action si le gouvernement maintient son projet de réforme régressive des retraites.
Robert Jouve était venu de Givors (Rhône) avec son épouse pour manifester son opposition. Adhérent de longue date à la confédération dirigée par Laurent Berger, il compte bien revenir dans la rue, tant qu’Élisabeth Borne et Emmanuel Macron n’auront pas plié et mis au placard leur projet de réforme des retraites à 64 ans.
Les enfants venus avec leurs parents et les jeunes, lycéens, étudiants et salariés étaient bien présents, et espèrent que la réforme gouvernementale ne passera pas.
(à suivre)
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