Par Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Quatre-vingt ans après, grâce à l’association Mémoire août 1942, la tragédie qui s’est déroulée dans ces communes de l’avant-pays savoyard, a pu être évoquée concrètement avec le témoignage de quelques rescapés et de leurs familles. On était venu de Boston (États-Unis), de Belgique et d’Israël, de Marseille, Paris et Lyon…, ou tout simplement de la région d’Aiguebelette-le-Lac, pour que
cet acte antisémite notoire ne s’installe pas l’oubli.
L’émotion était à son comble en ce matin du 26 août 2022. Après un temps d’orage et un début de cérémonie dans la salle des fêtes, c’est dans la cour qu’une centaine de personnes a pu écouter le détail de la rafle de familles et enfants juifs ordonnée par l’État français de Vichy.
Plusieurs rescapé.e.s de cet acte odieux ont témoigné et les familles ont détaillé comment il marque encore la vie de leurs descendants. Claude Coutaz, maire de cette commune de 300 habitants, a ouvert ce temps d’hommage.
Le régime de Vichy avait interné administrativement des familles juives étrangères qui avait fui l’Allemagne ou d’autres pays de l’Est pour trouver refuge sur le sol français.
Logées dans des hôtels de communes du bord du lac d’Aiguebelette (Savoie), dans la foulée de la rafle du Vel d’Hiv, elles furent emmenées un beau matin d’été vers les camps de Vénissieux (Rhône) et Drancy puis déportés vers le camp de concentration d’Auschwitz.
Devant l’Arbre de la mémoire, Claude Coutaz rappelle l’importance de se souvenir, d’autant que cet acte antisémite tragique recèle une part d’actualité indéniable.
L’importance du souvenir
Le maire de la commune d’Aiguebelette a souligné que, si en 1942, les autorités collaborationnistes ont ourdi cette tragédie, un certain nombre d’habitants ont fait preuve d’humanité et n’ont pas hésité à cacher des personnes juives persécutées.
Devant l’Arbre de la mémoire, Claude Coutaz rappelle l’importance de se souvenir, d’autant que cet acte antisémite tragique recèle une part d’actualité indéniable. Le maire de la commune d’Aiguebelette souligne que si, en 1942, les autorités collaborationnistes ont ourdi cette tragédie, un certain nombre d’habitants ont fait preuve d’humanité et n’ont pas hésité à cacher des personnes juives persécutées.
Avec toute une équipe associative de Mémoire Août 1942 , Frédéric Pélisson est la cheville ouvrière de cette action mémorielle de longue haleine.
En un moment où les actes antisémites et racistes se multiplient, il souligne que le devoir de mémoire s’impose. Car, avec la montée de forces d’extrême-droite en France, en Europe et dans le monde, le fascisme menace toujours et « le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ».
Au delà de commémorations ponctuelles, l’arbre de la mémoire et le panneau d’information qui l’entoure prélude un chemin de la mémoire qui se profile.
Mais rien ne vaut le témoignage de survivant.e.s de ce tragique événement…
(à suivre)
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