Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Mardi 29 mars 2022, les locaux de l’église Notre-Dame-de-l’Annonciation, dans le quartier de Vaise à Lyon ont accueilli un repas de la Pâque juive qui sera officiellement célébrée entre le 15 et le 23 avril. Des personnes de différentes traditions monothéistes, mais aussi des curieux du fait religieux, ont partagé ensemble pendant près de trois heures un repas exceptionnel. Témoignages de personnes chrétiennes, juives et musulmanes de ce temps exceptionnel. Un moment vécu à quelques jours du début du Ramadan et de la célébration de Pessa’h, la Pâque juive, et de la fête de Pâques chrétienne.
Nathan Barer a émigré en Israël et habite Jérusalem. Ce père de famille de trois enfants a pour fils Michaël, un des organisateurs de ce Seder pascal. Juif pratiquant, il explique en quoi cette initiative contribue au dialogue entre les religions.
A Lyon, l’Université catholique enseigne depuis longtemps la langue hébreu et à ouvert un département d’études appelé Centre chrétien d’études du judaïsme.
Catholiques et juifs, un compagnonnage indispensable
Entre Rhône et Saône, des relations soutenues et amicales entre chrétiens et juifs se sont développées sous l’Occupation allemande, lorsque les protestants puis les catholiques ont organisé des réseaux pour protéger la communauté juive poursuivie par les nazis.
Au sein du diocèse catholique de Lyon, une délégation épiscopale développe la sensibilisation et la formation des fidèles au judaïsme. Véronique Vadot est une des animatrices de ce service. elle précise comment elle a vécu ce temps privilégié avec des « frères aînés dans la foi » au Dieu unique.
Protestants et juifs : lire la Bible et les Écritures
Sylvain Guiton est pasteur protestant. De sensibilité évangélique, il officie pour la paroisse lyonnaise de l’Église évangélique libre de Montchat.
Il revient d’un pèlerinage en Terre sainte et participe à un groupe de prières hebdomadaire. Il explique sa joie d’avoir vécu ce repas juif dans un cadre interreligieux.
Dans un contexte laïque, l’association Les Racines de demain entend promouvoir la connaissance des différentes religieuses présentes en France. Une démarche indispensable pour le vivre-ensemble.
Kada Kichaoui est le référent islam au sein de l’association Les Racines de demain. Il apprécie l’expérience de transmission que représente la partage d’un seder pascal pour le grand public.
Au terme de près de trois heures de repas, le père Jean Massonnet exprimait beaucoup d’émotion. Grâce à ce Seder partagé, le vice-président de l’Amitié judéo-chrétienne à Lyon a éprouvé avec beaucoup d’intensité ce temps mémoriel qu’il célèbre régulièrement lors de la messe. Il resitue le dernier repas du Christ, dans le temps de la préparation de la Pâque telle qu’il l’a vécue.
Favoriser la connaissance, le dialogue et la médiation
L’association Les Racines de demain poursuit ses interventions en milieu scolaire et dans les quartiers pour lever les idées toutes faites et les tabous sur les religions.
Les universitaires Édouard Robberechts et Bernard Meunier dialogueront autour des écrits du docteur de l’Église sur les Juifs et le judaïsme (© Ucly/DR).
Quant à l’Amitié judéo-chrétienne à Lyon, elle organise le 3 mai une conférence sur le thème « Saint Irénée de Lyon, une lecture juive, une lecture chrétienne » par Édouard Robberechts et Bernard Meunier.
Contacts :
Les Racines de demain :
33 7 66 11 04 20 – contact@lesracinesdedemain.org https://lesracinesdedemain.org/
Amitié judéo-chrétienne de Lyon : contact@ajcf-lyon.org et https://ajcf-lyon.org