Un reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste
La contestation contre le projet d’aéroport du Grand Ouest situé à Notre-Dame-des-Landes ne s’est pas démentie, malgré les arrêtés autorisant le début des travaux. A l’instar de Nantes, les manifestations ont eu lieu dans toute la France samedi 22 février 2014. Ainsi, à Lyon près de 1 300 personnes ont exprimé leur opposition. Derrière cette contestation, ce sont d’autres projets comme les implantations autoroutières, la construction d’un stade de football ou la poursuite d’activité des centrales nucléaires obsolètes.
Alors qu’une grande manifestation se déployait dans les rues de Nantes, différentes villes de France ont été le théâtre de protestations contre le projet d’aéroport du Grand Ouest. A Lyon, 2 000 personnes selon les organisateurs et 800 selon la police ont défilé dans les rues de Lyon, à partir de la place Bellecour. Opposition aux centrales nucléaires (très nombreuses en Rhône-Alpes) et à différents projets d’autoroutes ou d’équipements sportifs étaient au cœur des revendications des manifestants.
Parmi eux, Cassandre, une jeune fille venue d’Ardèche. Elle explique pourquoi elle résiste pour mieux « changer d’ère ».
Un collectif d’organisations
Tandis que le Front de gauche, le Parti communiste et des organisations d’extrême-gauche défilaient contre le Front national sur un autre parcours, la Confédération paysanne, Europe écologie les Verts (EELV), différents mouvements opposés aux projets autoroutiers dans la Loire et le Rhône, le réseau Sortir du Nucléaire figuraient parmi les organisations ayant appelé à la manifestation du 22 février dans la presqu’île lyonnaise.
Au nombre des participants, Thierry Manceau, militant EELV dans les Monts du lyonnais. Il témoigne sur les raisons de son opposition au projet d’aéroport. Pour lui, derrière la question de Notre-Dame-des-Landes, c’est toute une conception sur les choix de société (travail, santé, consommation, loisirs et vivre ensemble en général) qui est posée.
Le 8 mars prochain, jour-anniversaire de la catastrophe de Fukushima, c’est entre Rhône, Isère et Ain que les manifestants se retrouveront dans un rayon de 30 km autour de la centrale nucléaire de Bugey, L’association Sortir du nucléaire invite venir dire « Non » au « grand carénage » prévu par EDF dans le cadre de l’entretien de ses équipements.
Sur quinze ronds-points, les antinucléaires informeront sur la fermeture nécessaire de la centrale de Bugey, qui au même titre que celle de Fessenheim a dépassé la durée de vie pour laquelle elle avait été prévue (30 ans) et qui a été e théâtre d’incidents à répétition. « Comme pour les vieux bateaux, EDF veut caréner ses centrales et les faire durer encore 20 voire 30 ans. Mais 27 réacteurs sur 58 ont dépassé la date limite d’utilisation, c’est dire les risques que cela peut faire courir à la population, affirme le réseau dauphinois de l’association Sortir du nucléaire.
L’arrêt des centrales obsolètes, qui entre dans un plan de transition énergétique reste pour l’heure, tout comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes une pomme de discorde entre le Parti socialiste et Europe écologie les Verts, tous deux composantes de la majorité présidentielle.
http://www.sortirdunucleaire.org/Fukushima