Par François Dalla-Riva, journaliste
Moustache au vent, air coquin, phrases ciselées, cet amoureux des poètes restera toujours l’apôtre de la différence et de la fraternité (© DR).
Trente ans après sa disparition, Georges Brassens reste une référence au sein de la chanson française. Avec des chanteurs d’autres générations, ses mélodies ont retrouvé une seconde jeunesse. Brassens, le chantre des pauvres, des gens simples, des exclus, des hors-normes. Réalisé par la réalisatrice Sandrine Dumarais, le film Le Regard de Georges Brassens nous présente des scènes inédites par la vertu de films réalisés par Brassens lui-même.
Le 16 novembre 2013, Sandrine Dumarais présentait en avant-première son dernier film Le Regard de Georges Brassens. Pour montrer ce long métrage, elle avait choisi le cinéma Arletty à Autun, au cœur du Morvan qui est sa région d’origine.
Au côté de Philippe Chapelot, directeur du cinéma Arletty à Autun, et dans sa région d’origine, Sandrine Dumarais a présenté son dernier film (© Pierre Nouvelle).
Le Regard de Georges Brassens est un recueil de petits films réalisés par le grand chanteur mâtiné d’interviewes de personnes qui l’ont bien connu. On y retrouve ainsi des amis d’enfance comme Claude Lafranchi, des artistes telle Juliette Greco. ou des amis avec qui il a partagé l’amour de la vie, du vin et de la poésie, à l’instar de René Fallet.
Grâce aux documents prêtés par Serge Cazzani, le neveu de Brassens, Sandrine Dumarais fait encore mieux découvrir la personnalité de chanteur et poète, fils d’immigrés italiens qui a grandi à Sète. C’est l’ambiance populaire de cette ville méditerranéenne des années 1930 qui est retracée, puis la vie dans les quartiers pauvres de Paris dans les années quarante. On découvre la Jeanne qui sera sa muse (La non-demande en mariage), mais aussi Marcel son mari, un couple près de qui il a vécu de nombreuses années, même lorsqu’il deviendra célèbre. C’est eux qui lui inspireront l’Auvergnat dans sa petite chambre au premier étage de la maison de l’impasse Florimont. Sandrine Dumarais raconte.
Sandrine Dumarais est amoureuse de Brassens. On le sent, on le voit aux séquences qu’elle a retenues, et son film transpire de cette admiration et aussi de la joie de vivre et de la la légère insouciance qui furent celles du chanteur. De son école sètoise à ses premiers débuts au cabaret de Patachou, en passant par le travail obligatoire en Allemagne (STO – 1943), puis à son emploi chez Renault, Brassens a mangé de la vache enragée, et il a gardé la fibre sensible aux détresses, à la misère et à ceux qui refusent de rentrer dans le rang.
Georges Brassens a disparu il y a trente-trois ans, mais il reste présent dans le cœur de beaucoup. Ce film devrait sortir en DVD, mais pour toute projection, pour l’heure, on se peur se renseigner auprès de la réalisatrice.
