L'écume d'un jour

Par François Dalla-Riva, journaliste

L’été des poètes s’ouvre à Valensole. Les festivals surgissent dans tous les bourgs juillet venu. C’est le cas aussi dans la capitale mondiale de la lavande. En effet, elle reçoit pour la seconde année des poètes venus d’ici et d’ailleurs. Une série de manifestations qui s’étalent du 1^er au 3 août 2013. Auteurs de ces deuxièmes rencontres, Jacques Bec et Guy Jampierre, animateurs de l’association Poètes des hautes terres, un carrefour culturel dans les Alpes-de-Haute-Provence.

2012 avait été un essai. En 2013, fort d’une activité déployée pendant toute l’année, les initiateurs entendent asseoir ce festival de poésie au cœur de l’été valensolais. Pour cela, du 1^er au 3 août, des expositions, lectures, spectacles, rencontres et dédicaces avec des auteurs vont se succéder, à l’ancienne chapelle St Mayeul et à la salle de cinéma Jean Tardieu. On trouvera là Denis Roux, José Moatta-Bant, Jean-Christophe Daoudou, Claude Braun et Christian Gorelli, et on regrettera l’absence de la poétesse Vette de Fonclare.

La poésie … à bicyclette

Retraités depuis peu, l’attaché commercial d’ambassade et ex cadre bancaire ne connaissait pas son concitoyen, l’inspecteur de l’enseignement agricole, ont fait connaissance et se sont découverts un goût commun pour la poésie. C’est à vélo qu’ils se sont rencontrés et, la beauté du plateau aidant, ils ont décidé de promouvoir cet art qui leur tient à cœur. Guy Jampierre a lancé sa petite maison d’édition, les Editions de St Trophime, quant à Jacques Bec, il a accepté de prendre la présidence de l’association Poètes des hautes terres sur les chemins de la liberté. Durant l’année, elle développe une série d’activités auprès de tous les publics. Soirées poétiques à Valensole, à Manosque, aux Mées et ailleurs… participent de ce florilège, auquel s’est ajouté cette année un temps pour les jeunes dans le cadre du printemps des poètes.

« Quand j’étais en Jordanie, en Iran ou à Welington, notre cercle d’expatriés français était tout petit. Alors, c’est la poésie qui nous réunissait », explique Guy Jampierre. Et Jacques Bec ajoute : « Passer de l’agriculture à la culture a été pour moi naturel. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que dans les deux cas, c’est avant tout une démarche populaire ! ». Guy Jampierre a publié plusieurs titres de poésie profane tels Terrestre est mon Eden et Aotearoa, et désormais d’autres d’inspiration spirituelle, comme Envie de sagesse. De son côté, Jacques Bec compte à son actif deux recueils : Vagabondages et Variations poétiques.

 Poésie et culture populaire

«  Nous ne voulons pas reproduire ce qui se passe à Manosque autour de Giono, mais rendre ici à Valensole ce qui marque sa culture propre », explique Jacques Bec. Car la cité de la lavande a vu naître un poète-paysan, Edouard Jean, dans les pas duquel ils inscrivent leur démarche.

Une dynamique qu’ils souhaitent pérenniser, même si elle reste modeste, à l’image de la petite maison d’édition de Guy Jampierre qui en quatre ans a publié près d’une douzaine d’ouvrages.

Et Brassens en ligne de mire

Pour ces secondes Rencontres poétiques de Valensole, des poètes d’Aix et de Marseille ont répondu à l’appel. A l’issue de cette édition, au soir du 3 août, nos deux compères et leur association auront en tête la préparation des Journées Georges Brassens du 24 au 29 septembre . Pour cela, ils sortiront de leur ville natale pour s’étendre à tout le canton de Valensole, s’arrêtant à Gréoux-les-Bains, Brouet… pour mettre à l’honneur rimes et musiques du moustachu Sétois, qui vanta Paul Fort et François Villon.

De concert, réunis dans l’ancienne chapelle St Mayeul, Guy Jampierre et Jacques Bec expliquent leur démarche et font partager un de leurs poèmes. Entretien.