Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)
Sept ans après l’élection de Jorge-Mario Bergoglio au pontificat, un certain nombre de questions restent pendantes. Et alors qu’il a affirmé vouloir décléricaliser l’Église catholique, qu’il a entrepris une réforme de la Curie et un assainissement des finances de l’État du Vatican, des oppositions se sont radicalisées, agissant souvent en sous-main. Parmi les questions en débat, il y a le célibat des prêtres en Occident, et la célébration de l’eucharistie. Deux sujets que le récent synode sur l’Amazonie n’a pas résolus.
Le cardinal guinéen a évoqué à plusieurs reprises la » « crise » spirituelle et morale de l’Occident ».
Puis, il y a quatre ans, devant un rassemblement d’un millier de Scouts d’Europe réunis pour la Toussaint 2016 à Vézelay, il a fustigé « L’idéologie du genre, les libertés démocratiques sans mesure et sans limite et Daech » qui ont tous « la même origine satanique. »
Le Missel romain et l’introduction qu’en fait le cardinal Sarah reprend pas à pas les différents moments de la célébration eucharistique, qui est au cœur de la vie du catholicisme. Aussi, s’appuie-t-il sur le mémorial de la dernière Cène et la prière de Jésus (oratio) pour souligner le sens profond des mystères qui y sont développés.
« Don de Dieu fait aux hommes », en regard de « la caducité du monde », la célébration eucharistique nécessite des temps de silence, « comme le fit Jésus en se retirant au désert à plusieurs reprises », insiste la présentation du Missel romain.
Sont rappelés les différentes formes (ordinaire et extraordinaire) de la messe, avec leurs évolutions anciennes et plus récentes, dans le Missel romain, livre de référence qui veut être « le signe de l’unité de l’Église ». Dans cet exposé, on sent le balancement entre une posture où le sacré à la première place, et un engagement parmi les hommes, où c’est la fraternité avec Jésus, le modèle par excellence.
Et au fil de la présentation du Cardinal Sarah, on comprend de quel côté il penche. On peut aussi discerner comment ce prélat de haut rang lit les évolutions liturgiques.
Car même si elles sont mineures, et si peu de pratiquants percevront les incidences, le risque d’accentuer la sacralisation du ministre du culte est réelle, laissant peu de place au « sacerdoce universel des fidèles », et encore moins des femmes, au demeurant très présentes dans la nef des églises comme des sacristies.
Présentation du nouveau Missel Romain en langue française, Editions Artège, 4,90 €
Prêtre : une personne à confronter avec d’autres ministres du culte en chrétienté
Structuré en cinq parties et une vingtaine de chapitres, Jean Mercier, en journaliste accompli, narre l’histoire de l’Église chrétienne, des apôtres de Jésus-Christ aux papes des 20e et 21e siècles, en passant par les Pères de l’Église et les changements opérés au 11e siècle.
Il rappelle aussi les innovations apportées par la Réforme de l’ex-moine Luther, et les conséquences en ce qui concerne l’exercice du ministère presbytéral.
Parmi les points développés par l’ex-rédacteur en chef de l’hebdomadaire La Vie, celui de la vie sexuelle des prêtres et de leurs épouses, que ce soit dans l’Église catholique d’Orient ou celle de l’Église orthodoxe.
Les apports de Jean Mercier que viennent de publier en édition de poche les éditions Artège est un ouvrage grand public, qui éclaire à bon escient les débats irrésolus de l’Église catholique d’Occident. Il souligne utilement que le célibat est une question de discipline, même si certains l’habille d’explications théologiques et mêmes bibliques.
Célibat des prêtres, La discipline peut-elle changer, Editions Artège 9,90 €
(à suivre)
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Cathos (3) : L’alliance de Dieu avec l’homme