Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)
Roger Sagnard et Geneviève Roussel-Martin, militant.e.s CFDT du Rhône sont entré.e.s en poésie naturellement. Entre musique et littérature, leurs vers sont des appels à s’extraire des difficultés quotidiennes. Après avoir dressé leur portrait et brossé leurs démarches, voici un extrait de leurs œuvres littéraires. A commencer par un poème de Geneviève Roussel-Martin.
Eté
D’un après-midi d’été
Un bourdon se pose
Sur une fleur de lavande
*
Deux lézards dévalent
Le long de la muraille
*
Bruissement des feuilles
Au vent léger
*
Minutes précieuses
D’un après-midi d’été
Roger Sagnard a été cheminot toute sa vie. Toute sa vie aussi, les arts ont imprégné sa démarché : musique tout d’abord, puis poésie avec comme point de référence les plus grands. Voici un de ses nombreux poèmes.
L’Epicurien
Grand amateur de bon vin
De bonne chère
Autour d’une table bien garnie
Il aimait palabrer, rire, s’amuser.
De grands gestes accompagnaient son verbe
Puis, subitement cessait toute parole, tout geste
Murmurant à sa voisine :
« Je dors dans la lumière ».
Les yeux fermés son visage esquissait un sourire
Pendant que ses amis faisaient honneur
Aux mets les plus exquis
Dormait-il, sommeillait-il, rêvait-il ?
A son réveil, le papier à musique
Restait rarement vierge.
Fabuleuse était sa vélocité pour composer.
Les notes dansaient sur la portée.
Le piano n’attendait que les doigts de Gioacchino (1)
Pour charmer les invités
Il était d’un naturel sans pareil,
Sans artifice.
Il aimait le bon vin autant que la musique.
Il aimait palabrer, rire, s’amuser.
Il aimait sommeiller dans la lumière.
Roger Sagnard
Novembre 2013
(1) Gioacchino Rossini (1792-1868