Reportage de François Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)
Une quinzaine de responsables départementaux CFDT-Retraités d’Auvergne-Rhône-Alpes ont planché pendant une journée avec des journalistes au Club de la presse de Lyon ( © Pierre Nouvelle ).
A Paris, la CFDT sait bien communiquer. Forte de sa première place d’organisation syndicale, elle jouit d’une belle et bonne audience auprès des médias. D’ailleurs, son secrétaire général, Laurent Berger, est invité permanent des télévisions, radios, notamment depuis cet hiver avec la mise en chantier de la réforme gouvernementale des retraites. En région, ce n’est pas toujours aussi simple, et les responsables cédétistes ont dû mal à retenir l’attention. Depuis plusieurs années, CFDT-Retraités développe, dans les départements, des formations pour apprendre à tisser des relations avec les journalistes. C’était le cas jeudi 13 février 2020 dans le cadre du Club de la presse de Lyon avec une journée de CFDT-Retraités Auvergne-Rhône-Alpes, animée par les journalistes Michel Deprost et Jean-François Cullafroz. Rencontre avec des participants, syndicalistes et journaliste.
Les journalistes Jean-Louis Rioual, délégué général du Club de la presse, et Michel Deprost (créateur du site Enviscope), ont ouvert cette journée de formation ( © Pierre Nouvelle ).
Après l’accueil et la présentation des lieux par Jean-Louis Rioual, journaliste et délégué général du Club de la presse de Lyon, les syndicalistes venus se former ont exprimé de vives attentes, teintées de doutes et parfois de reproches plus ou moins vifs.
« Nous sommes souvent invisibles dans la presse, et pourtant, nous ne manquons pas d’actions dans la rue », soulignent des militant.e.s CFDT des douze départements auralpins.
Ce qui est spectaculaire et violent
Et ils poursuivent en déplorant que ce soit « ce qui est spectaculaire, et parfois violent » qui fasse fasse la Une.
« Pourtant, nous contribuons largement à faire prendre en compte les intérêts de la population », poursuivaient-ils, en insistant, en particulier sur le Pacte du pouvoir de vivre, initié par Laurent Berger et Nicolas Hulot, et dont une cinquantaine d’organisations sont signataires.
C’est à un échange entre attentes des usagers de la presse et celles et ceux qui la confectionnent au quotidien qu’a été consacrée cette journée de formation de CFDT-Retraités Auvergne-Rhône-Alpes ( © Pierre Nouvelle ).
Fonctionnement des médias et pratiques professionnelles des journalistes
Aussi, au lieu d’ateliers pour apprendre les relations publiques, les journalistes animateurs de cette journée, ont préféré faire toucher concrètement du doigt le fonctionnement des médias et les pratiques professionnelles très diverses des journalistes et correspondants locaux de presse.
Mathieu Ozanam, président du Club de la presse, ex-rédacteur de l’hebdomadaire InterMédia, et co-fondateur de Our(S), un nouveau média, a livré quelques éléments sur l’économie de la presse en région et le pluralisme des médias.
A côté de la presse écrite, notamment magazine, de nombreux médias digitaux font leur apparition sur Internet ( © Pierre Nouvelle ).
De journaliste salarié à créateur de médias
Dans la foulée de cette mise en situation, plusieurs invités ont pu détailler leur approche et répondre aux nombreuses questions des syndicalistes.
Ainsi Raphaël Ruffier, ex-rédacteur en chef de Lyon-Capitale, et créateur du media L’Arrière-Cour, a exposé le parcours d’un journaliste. Rédacteur en chef dans la presse hebdomadaire jusqu’à l’automne dernier, il a participé à la création d’un média digital qui se consacre à l’enquête, venant enrichir un panel où l’on trouve Rue89 ou Médiacités.
De la presse écrite au média digital, Raphaël Ruffier a situé les évolutions de la presse régionale sur le web et sur le print ( © Pierre Nouvelle ).
Élaborer l’info : un travail d’équipe de personnels divers
Pour sa part, Vincent Rocken, journaliste au Progrès, quotidien lyonnais, a précisé la réalité du groupe de presse Ebra qui l’emploie, et la façon dont travaillent une rédaction et ceux qui la composent. Pour le premier groupe de la presse régionale, comme pour les médias d’autres régions, la priorité est désormais donnée au web (info sur Internet) par rapport au print (journaux imprimés).
Vincent Rocken a aussi souligné la nécessité de relations permanentes et suivies, qui n’exclut aucun des maillons de la chaîne rédactionnelle, du correspondant local de presse et au chef d’agence locale au rédacteur en chef de l’édition départementale.
Une approche confirmée, dans un reportage projeté, par sa consœur Élisabeth Phily, reporteur de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Elle en a profité pour décrire la composition des personnels rédactionnels et techniques d’une équipe de reportage puis de montage avant diffusion au journal télévisé.
A l’heure du déjeuner, Vincent Rocken, journaliste au Desk éditorial du quotidien le Progrès, a longuement dialogué avec les syndicalistes ( © Pierre Nouvelle ).
Un enthousiasme conclusif
Alors, au terme de près de huit de formation, avec apports d’informations et dialogues soutenus, les participant.e.s semblaient plus sereins quant à leurs relations avec la presse.
C’est ce qu’exprimait Josette Dizet, de CFDT-Retraités (UTR) de l’Isère.
Un avis aussi positif de la part de l’hôte de cette journée, pour qui l’accueil de syndicalistes en formation représentait une première.
Les impressions de Jean-Louis Rioual, délégué général du Club de la presse de Lyon et des environs.
Vers un changement de pratiques
La région Auvergne-Rhône-Alpes ne manque pas, dans les départements de Clubs de la presse, lieux où la profession de journaliste se réunit et où ils peuvent rencontrer la société civile, dont les syndicalistes.
Une opportunité qui a bien été retenue par les responsables rhodaniens de CFDT-Retraités, qui ont décidé de réviser leurs pratiques de contacts avec les journalistes. C’est ce dont témoignent Gérard Dubreuil et Marie-Françoise Roset, secrétaires généraux de l’Union territoriale des retraités CFDT du Rhône.