Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)
Ce mercredi 13 novembre 2019, le film Graines de ronds points sur les écrans partout en France. Dimanche passé, cent-vingt personnes ont assisté au cinéma lyonnais Comoedia, à une avant-première très matinale du film, au cinéma Comoedia à Lyon. Un an après le début du mouvement, et alors que samedi après samedi, des rassemblements perdurent, l’accueil du public est un élément à suivre de près. D’autant que malgré les concessions accordées par le gouvernement et le président de la République, le malaise social ne s’est pas apaisé gagnant d’autres secteurs professionnels et couches de la population. La demande de justice sociale reste toujours vive. Rencontre avec Jean-Paul Julliand, réalisateur, et avec des militant.e.s Gilets jaunes toujours mobilisés.
On l’a bien entendu pendant un an, chaque Gilet jaune est particulier et chaque groupe qui se réclame de ce mouvement affiche sa spécificité. Ainsi, en Isère, ils étaient bien présents et tous différents entre Vienne, Saint-Clair-du-Rhône, Saint-Quentin-Fallavier, Bourgoin-Jallieu, Grenoble.
Le cinéaste Jean-Paul Julliand, habitant du massif du PIlat a choisi un rond-point qui lui était proche. Celui de la sortie sud de Vienne, et il a suivi, pendant six mois, le cheminement de celles et ceux qui l’occupaient . Graines de ronds-points, c’est une plongée dans les différents campements, au sein de l’ambiance entre les occupants. L’aspiration à la justice sociale et un vécu fraternel ressortent avec force e ce documentaire qui sort officiellement ce mercredi 13 novembre.
Durant le débat de plus d’une heure qui a suivi la projection, et au sortir de la salle, des témoignages concordaient entre les Gilets jaunes présents. C’était le cas de Fanny Rebet, qui était cet hiver sur le rond-point de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Sur le départ pour une nouvelle habitation aux Antilles, elle espère bien s’associer aux actions qui prendront forme sur les îles.
Elle explique pourquoi elle a rejoint les Gilets jaunes de son coin dès novembre 2018.
Tony reste dans l’Hexagone. Ce retraité a vécu toute l’aventure des Gilets jaunes saint-quentinois.
Aujourd’hui encore, il est présent sur un des ronds-points de la zone industrielle. Jour après jour, c’est une quinzaine de retraités et de salariés qui viennent ici avant ou après leur journée de travail. Pour eux, les revendications ne sont pas satisfaites.
Le film de Jean-Paul Julliand est très explicite, ce qui importe encore à celles et ceux qui se sont mobilisé.e.s depuis un an, c’est de voir la justice sociale enfin s’appliquer, par exemple par des mesures sérieuses pour le pouvoir d’achat et par une réduction des inégalités, notamment en matière de revenus. Être respecté dans sa dignité, pouvoir vivre dignement, telles sont leurs aspirations profondes.
C’est ce qu’expriment notamment Michel et René, membres du groupe des Gilets jaunes de Vienne (Isère).
Au Comoedia, lors du débat, plusieurs spectateurs sont intervenus sur la liaison entre l’action des Gilets jaunes et les jeunes de banlieue. Manifestement, la convergence ne s’est pas faite avec eux.
Après plusieurs avant-premières, à Vienne au cinéma l’Amphi, à Pélussin (Loire) au Ciné Pilat, à Lyon et Grenoble, le film sort officiellement aujourd’hui.
Jean-Paul Julliand, tout à la fois réalisateur, producteur et distributeur explique ce qu’il entend parmi les spectateurs, et comment il voit évoluer les Gilets jaunes et leur mouvement multiforme et diversifié.
Vous pouvez aider ce film à tourner en le proposant à des responsables de salle, exploitants privés, associations…
Contact : Jean-Paul Julliand : Electron Libre Compagnie … Tél : 04 74 87 81 07 | electronlibrecompagnie@
(à suivre)
Notre prochain article : Gilets jaunes : comme un marqueur social