Reportage de Jacqueline Papet, journaliste professionnel honoraire
Vendredi 3 mai 2019, journée internationale de la liberté de la presse, le Syndicat national des journalistes (SNJ) organisait avec la Mairie de Paris l’inauguration d’un square dédié à la mémoire de trois professionnel.le.s de l’information tués en reportage. Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont, journaliste à Radio France internationale, était tuée avec son technicien Claude Verlon à Kidal, au Mali. Le 12 mai 2014, dans l’ouest de la République centrafricaine, c’était le tour de Camille Lepage, reporteure-photographe de guerre. De nombreux consœurs et confrères participaient à cet hommage auquel s’étaient associés la CFDT-Journalistes et le SNJ-CGT.
C’est en fin de matinée, ce 3 mai 2019, journée internationale de la liberté de la presse.
Un timide soleil fait son apparition sur cette petite place aux confins des rue Montmartre, Aboukir et Louvre, dans ce quartier qui fut jadis celui de la presse, lorsque est dévoilée la plaque portant les noms de Ghislaine Dupont, Claude Verlon et Camille Lepage, tous trois assassinés pour avoir fait leur métier d’informer, les deux premiers, Ghislaine et Claude, au Mali en novembre 2013, puis Camille en République centrafricaine le 12 mai 2014.
La solidarité agissante de la profession
Nous étions présents pour assurer les familles de notre solidarité, aux côtés du SNJ qui a œuvré pour que cette place et cette plaque rappellent à quel point la liberté de la presse reste fragile.
Beaucoup de salariés de Radio France internationale étaient réunis, pour témoigner de tous ces moments passés ensemble avec Ghislaine au service Afrique ou en reportage avec Claude. L’émotion d’isabelle Carré est palpable lorsqu’elle lit deux lettres écrites par Ghislaine, l’une du sud Soudan, l’autre du Congo.
Amie de Ghislaine, Laurence Lacour se bat avec l’Association des amis de Ghislaine et de Claude contre l’impunité des assassins de nos deux confrères.
Reportage à suivre avec le lien
Plusieurs messages pour saluer la mémoire de Camille Lepage
D’autres témoignages se succèdent, celui de la mère de Camille Lepage, si complice de sa fille morte à seulement 26 ans, du président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui demande à la France de soutenir la Convention de protection des journalistes qui doit être votée par les Nations Unies, de l’ambassadeur chargé des droits de l’Homme…
Représentant Anne Hildalgo, Jacques Boutault, maire du 2ème arrondissement, espère, que s’arrêtant devant la plaque, les passants auront la curiosité d’en savoir plus sur ces trois personnes que la mort a soudées. Reportage à suivre avec le lien
En 2018, 80 journalistes ont été tués et 348 emprisonnés selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF). Au total, plus de 700 journalistes professionnels ont été tués ces dix dernières années, selon RSF.