Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Dans la même semaine, des journalistes ont été malmenés par les forces de sécurité et l’un d’eux traduit en justice, tout comme plusieurs médias numériques et audiovisuels par le ministère de la Défense pour des révélations sur l’implication de la France dans la guerre du Yémen. Des faits estimés graves par l’avocat Jean-Pierre Mignard, ex-PDG du magazine Témoignage chrétien, et par deux journalistes David Dufresne et Alexandre Devecchio, responsable du Figaro Vox. Retour sur ces événements et ce qu’ils révèlent sur la base de l’émission matinale du samedi 27 avril 2019 sur France Culture, et notamment de la séquence La Fabrique médiatique.
Gaspard Glanz est-il journaliste ? Est-il journaliste ou militant ? A-t-il menacé samedi 19 avril 2019 la police dans les rues de Paris ? Est-il légitime qu’il soit traduit en justice ? Pourquoi Alexis Kraland a-t-il été interpellé, et d’autres jouranlistes malmenés dans d’autres villes de France ? Autant de questions légitimes qui courent parmi les partisans des Gilets jaunes d’un côté, et de l’autre, parmi les défenseurs des forces de sécurité.
Derrière ces questions, n’y-a-t-il pas la question de la marge de couverture par ceux qui souhaitent informer, qu’ils aient ou non en poche une carte de presse.
La Fabrique médiatique, pour réfléchir sur la presse
C’était l’objet de la séquence La Fabrique médiatique de ce samedi 27 avril 2019, dans le cadre de la matinale de France Culture animée par notre consœur Caroline Broué. Un dialogue qu’elle a conduit entre deux de nos collègues David Dufresne et Alexandre Devecchio.
Plusieurs points ont fait consensus entre ces deux journalistes : faut-il être détenteur de la carte délivrée par la Commission de la carte d’identité des journaliste professionnels pour être considéré comme journaliste digne de ce nom, par la population, les pouvoirs publics et les forces de sécurité ? Leur réponse unanime est clairement non, à la différence de ce qu’a pu affirmer vendredi 26 avril le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, sur France Info
Il faut relier ces cas particuliers à celui très général de réels journalistes employés hors du cadre social réglementaire (salaires, statuts…) que l’on place sous le nom de free-lance (mais peut-on parler de journaliste libre ?), et de ceux qui depuis cinq mois ont été victimes d’attitudes excessives des forces de sécurité le week-end passé encore.
Au delà, et à moins d’une semaine de la journée internationale de la liberté de la presse (3 mai), c’est bien la capacité des journalistes à exercer librement leur profession qui est posée.
C’est ce qu’a souligné avec force l’avocat Jean-Pierre Mignard, dans la même matinale de France Culture. Ce militant du parti La République en marche, et ancien co-directeur du magazine Témoignage chrétien, a rappelé avec force que la presse est considéré mondialement comme un des piliers de la démocratie.
Mais au delà du petit monde des médias, n’est-ce pas à l’ensemble des organisations qui font vivre la démocratie dans notre pays, qu’elles soient associatives, syndicales, politiques d’apporter leurs points de vue dans ce débat essentiel ?