Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Au delà de la mise en cause de personnalités responsables, c’est bien l’approche de la pédophilie par l’Église catholique qui est globalement mise en cause (© Pierre Nouvelle).
Attendu depuis trois ans, le procès du cardinal Philippe Barbarin et de cinq autres représentants du diocèse de Lyon s’est ouvert ce lundi 7 janvier 2019 au Tribunal correctionnel de Lyon. C’était la foule des grands jours du côté de la presse, et les bancs du public étaient aussi tous garnis. Rencontre avec François Devaux et pierre-Emmanuel Germain-Thille, deux des victimes du Père Preynat, et témoignages de deux journalistes sur l’intérêt de ce rendez-vous judiciaire hors norme.
Au tribunal correctionnel de Lyon, deux des six prévenus, Mgr Philippe Barbarin et Mgr Maurice Gardès attendent le début de l’audience du 7 janvier 2019 (© Pierre Nouvelle).
Pierre-Emmanuel Germain-Thill est l’une des très nombreuses victimes du Père Preynat.
Pour lui, avant même que ce prêtre ne passe en jugement, voir son supérieur hiérarchique, en la personne de l’archevêque de Lyon, traduit au tribunal pour non-dénonciation, suscitait avant le début de l’audience une attente insoutenable.
François Devaux est un des porte parole de l’association La Parole libérée. Un collectif qui défend depuis plusieurs années les victimes de pédophilie et qui s’est constituée face aux crimes sexuels commis par le Père Bernard Preynat.
Après avoir été débouté par le Parquet de Lyon, avec ses ami.e.s et son association, il est revenu à la charge contre les responsables du diocèse de l’Église catholique de Lyon, par le biais d’une assignation directe.
Dans un contexte où le pape François a mis toute son énergie dans la lutte contre les crimes sexuels, c’est l’ensemble de la scène internationale où est présente l’Église catholique qui a les yeux tournés vers la capitale des Gaules.
Quel peut-être le regard d’une journaliste chilienne, dont le pays a été très éprovés par la pédophilie jusque dans le rang des évêques ? Quelle peut-être son approche dans le cdare de ses compte-rendus biquotidiens pour la chaine internationale France 24 ? réponse de notre consœur Erika Olavarria.
Parmi une centaine de journalistes, locaux, nationaux et internationaux, les collègues hispaniques sont bien représentés. Après avoir été longtemps salarié d’Euronews, Luis Carballo travaille maintenant pour l’alliance vidéo Ruptly, une entité journalistique basée à Berlin, et dont l’actionnaire est RT (Russia Today).
Le procès est prévu pour durer jusqu’au mercredi 9 janvier.Il a débuté ce lundi matin par une bataille de procédure, les avocats des ecclésiastiques s’ingéniant à soutenir que les plaignants et l’association La Parole libérée n’étaient pas fondés à avoir assigné leurs clients.
Pour autant, la présidente a poursuivi le procès cet après-midi. Lors de l’interrogatoire des prévenus aujourd’hui, le cardinal Barbarin a nié avoir voulu couvrir les agissements du Père Preynat. Demain, des témoins seront appelés à la barre, et mercredi viendra le temps du réquisitoire et des plaidoiries des plaignants et de la défense représentée notamment par Mes Jean-Félix Luciani et André Soulier.
Pour l’heure, ce n’est pas sur le site Internet que les fidèles pourront aller chercher des informations, le procès de l’archevêque de Lyon n’étant même pas mentionné. par contre, hasard du calendrier, on apprend sur ce vecteur médiatique que ce lundi 7 janvier, le diocèse organise une soirée à la Maison des familles, sur la Sexualité des ados à l’heure du numérique, avec une conférence pour mieux comprendre pour mieux les accompagner.