Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Signalé comme très dangereux depuis plusieurs années, le carrefour entre deux voies départementales (RD 386 et RD 45-e), situé à la sortie nord de la commune d’Ampuis (Rhône) devrait être doté de feux tricolores d’ici avril 2019. Le nombre d’accidents devrait être notablement réduit, mais la fluidité du trafic devra encore attendre. Explications et entretien avec les responsables du département du Rhône et de l’agglomération Vienne-Condrieu.
Avec près d’une quarantaine d’accidents, dont certains très graves, en une dizaine d’années, la situation était devenue urgente à la sortie nord de la petite commune d’Ampuis (Rhône).
Patrie du cru Côte Rôtie, cette collectivité de près de 2 000 habitants a acquis une aura internationale depuis quarante ans. Cependant, elle a vu pâlir son étoile au fil de ces dernières années parmi ceux qui empruntent la départementale 386 (ex nationale 86).
Cette route, parallèle à la nationale 7 et à l’autoroute A 7 Lyon-Marseille, héritière d’une ancienne voie romaine, conduit de Lyon aux portes de la Méditerranée, mais voit le nombre de véhicules, dont des semi-remorques et convois exceptionnels.
Il faut dire que le trafic routier s’est considérablement accru, avec les risques d’accidents que cela comporte. L’idée d’un rond-point, y compris soutenue par les responsables de l’entreprise Buffin située devant ce carrefour, a longtemps été refusée par les responsables du Conseil départemental du Rhône. Les experts techniques soulignaient une difficulté liée à une trop forte pente.
Finalement, la pression des élus locaux, pressés par la population a accéléré la programmation d’une solution. D’ici avril 2019, un ensemble de feux devrait être mis en place et pourra limiter le nombre d’accidents.
Un atout dans la liaison Rhône-Isère
Cet aménagement de cinq feux tricolores coûtera près 90 000 euros. Ce dispositif sera adapté au flot de circulation. S’il pourra fluidifier le trafic, il ne limitera pas pour autant la durée des trajets, car le nombre de véhicules ne devrait pas baisser à court terme.
En effet, les automobilistes qui traversent le pont-barrage de Vaugris ne va pas en baissant, et cela devrait durer, au moins jusqu’à l’ouverture d’une entrée d’autoroute sur la rive gauche du Rhône au sud de Vienne (Isère).
Aussi, la question de la pose de feux à la sortie-Est du pont-barrage est une solution parmi d’autres pour régler le trafic. Mais le départementale 45-E dépend du département de l’Isère et l’aménagement du carrefour doit tenir compte du site du barrage qui pourrait s’enrichir d’une seconde écluse. Thierry Kovacs, président de Vienne-Condrieu agglomération détaille les tenants et aboutissants de l’évolution de cet espace.
Il reste que l’ouverture du demi-échangeur de Reventin-Vaugris conduira des véhicules venant de l’Isère à ne plus passer le barrage pour aller rejoindre l’entrée de l’autoroute A 7 dans le hameau de Verenay au nord d’Ampuis. Mais les statistiques les plus optimistes tablent encore sur un trafic d’au minimum 6 000 contre près de 10 000 prévues en 2011.
Autant dire que l’implantation de feux au croisement des deux départementales à Ampuis, pourrait bien inciter les véhicules à emprunter une voie communale située le long de la voie ferrée. Une perspective qui n’enchantent pas les élus d’Ampuis, qui n’ont pas hésiter à le faire savoir lors de la conférence de presse, ternissant quelque peu l’ambiance générale qui avait été souhaitée consensuelle.
Une affaire à suivre de près dès le mois d’avril, lorsqu’après deux mois de travaux, le nouveau carrefour doté de feux deviendra opérationnel.