L'écume d'un jour

Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49 272

Jeudi 18 octobre 2018, pour la quatrième fois en un an, les retraités étaient dans la rue à l’appel du Groupe des 9. Originalité lyonnaise : la CFDT-Retraités du Rhône a rejoint les rangs les manifestants invités par un des membres de l’ensemble syndical des Neuf (CFTC-CGC-CGT-FGR-FO-FSU-Solidaires et les associations LSR et Ensemble et solidaires-UNRPA). Retour sur le défilé lyonnais qui s’est déployé du pont La Fayette au siège de l’Agence régionale de santé. Entretiens avec des syndicalistes de différentes sensibilités.

Lundi 15 octobre 2018, alors qu’ils étaient réunis en conseil syndical départemental, les militant.e.s de CFDT-Retraités du Rhône ont reçu un appel d’un responsable d’un des syndicats du Groupe des 9 (CFTC-CGC-CGT-FGR-FO-FSU-Solidaires et des associations LSR et Ensemble et solidaires (UNRPA)). Le temps d’une matinée de réflexion parmi d’autres sujets, ils ont voté l’après-midi un appel à rejoindre la manifestation programmée nationalement pour le 18 octobre.

Pour la CFDT-Retraités du Rhône, ce n’était pas une innovation puisque déjà fin septembre 2017, elle était déjà en queue de la manifestation des mêmes syndicats. Une décision qui rejoint une longue tradition interprofessionnelle cédétiste a longtemps pratiqué l’unité d’action avec la CGT au fil des années 1960-1980.

Troisième mobilisation CFDT-Retraités en octobre

Les adhérents étaient mobilisés pour la troisième fois depuis début octobre. Le niveau de mobilisation reste constant, traduisant ce que nationalement l’Union confédérale des retraités CFDT qualifie d’« exaspération des retraités » victimes du mépris gouvernemental et d’une réelle et persistante dégradation de leur pouvoir d’achat.

Le 4 octobre, la CFDT-Retraités appelait nationalement à des rassemblements  sur le pouvoir d’achat, pour informer la population et à des rencontres avec les parlementaires pour les sensibiliser avant le votre de la loi sur le financement de la sécurité sociale. une semaine plus tard, le 11 octobre, dans le Rhône, la CFDT-Retraités organisait trois réunions-débats publics sur les questions de la dépendance et de la perte d’autonomie. Et enfin, sept jours plus tard, c’est à nouveau dans la rue qu’ils se retrouvaient.

Avant même qu’ils ne rejoignent le défilé commun, alors qu’ils se regroupaient devant l’église Saint-Bonaventure les militant.e.s CFDT étaient hélés par des retraité.e.s d’autres syndicats heureux de les voir battre le pavé. Témoignage spontanée d’Annie, adhérente à la CGT. Lorsqu’elle était salariée, elle exerçait le métier d’Atsem en école maternelle à Vaulx-en-Velin (Rhône).

C’est sur un air de Jacques Brel que s’est mise en route le défilé revendicatif lyonnais, avant que ne résonnent les traditionnels slogans puis les notes du Chiffon rouge ou du Chant des marais.

La CFDT-Retraités du Rhône était venue avec ses revendications (refus de la limitation à 0,3 % du montant des pensions, limitation de la hausse de la CSG et affectation aux dépenses liées à l’autonomie des personnes âgées… notamment) a largement fait connaitre ses points d’attention.

Pour répondre au mépris gouvernemental

Le débat entre retraités était à l’ordre du jour dans la rue, mais l’opinion partagée mettait en avant la nécessité d’être uni face à l’intransigeance du gouvernement d’Édouard Philippe et le mépris du président Emmanuel Macron.

Le monde militant rhodanien est un cercle qui s’est rétréci au fil des années. Mais, celles et ceux qui restent et qui pour beaucoup se connaissent, sont souvent heureux de se retrouver.

Pour exemple, Yves et Claude, deux anciens salariés des usines Berliet. L’un est syndiqué à la CGT, l’autre à la CFDT, et tous deux sont restés fidèles à leur choix primitif. Mais tous deux sont aussi restés en amitié depuis soixante-quatre ans, car c’est en effet en 1954 qu’ils ont fait connaissance sur les bancs de l’école d’apprentissage de ce grand groupe industriel du secteur de l’automobile.

 à suivre : 

Pouvoir d’achat des retraités (2) : l’approche commune des adhérents des différents syndicats