Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel carte de presse 49272
Les 30e Musicales ont tenu leur premier concert dimanche 13 septembre dans la Chartreuse de Ste Croix-en-Jarrest, en présence de plus de 200 personnes. C’est un programme Renaissance, tout à la fois religieux et profane qui a célébré cet anniversaire. Après l’ensemble Tarentule, deux autres concerts sont encore programmé les dimanche 20 et 27 septembre par le musicien lyonnais François Sauzeau. Mozart et Fauré seront au menu de ce festival créé par Daniel Borgeot et présidé aujourd’hui par Jean-Michel Chauvet.
La voix, un vecteur musical exceptionnel
« Les Chartreux ont chanté ici pendant 500 ans, et l’acoustique est exceptionnelle. La voix est le seul instrument autorisé par la liturgie cartésienne, alors avoir placé ce 30e anniversaire est un bon présage », soulignait Jean-Michel Chauvet, le président de l’association de Sauvegarde et d’animation de la Chartreuse de Ste Croix-en-Jarrest. organisatrice du festival, en ouvrant la manifestation dimanche 13 septembre en milieu d’après-midi au cœur de ce village de 450 habitants.
De fait, le quatuor parisien Tarentule a enchanté par sa prestation les 220 spectateurs et a même été rappelé à deux reprises. Avec onze pièces au répertoire (Monteverdi, Marenzio, De Bertrand, Sweelinck), l’ensemble, constitué il y a quatre ans par Cécil Gallois, a fait montre de la richesse de la musique Renaissance.
Jean-Michel Chauvet présente ce festival inscrit dans cette partie du massif du Pilat, au dessus de la vallée du Gier, et qui bénéficie d’un important soutien des collectivités locales, départementales et régionales, et d’un pool de partenaires financiers.
Au plus intime de l’homme
« La voix est la manifestation la plus intime de l’homme, du cri du nouveau-né au dernier soupir du mourant », souligne François Sauzeau, directeur de ce festival. C’est pour honorer « l’esprit de la voix » que ce musicien lyonnais a programmé d’emblée le jeune ensemble parisien Tarentule composé de chanteurs d’opéra confirmés.
François Sauzeau est clarinette solo à l’Orchestre national de Lyon. A la tête du festival, il a succédé aux musiciens Eric Ferrand, Philippe Bernold et au musicologue Pierre Larderet. C’est lui qui a sollicité le quatuor Tarentule et lui a permis de se produite dans ce festival qui a pris racine il y a vingt ans, entre Pilat et vallée du Gier.
François Sauzeau livre ses convictions musicales devant la caméra de François Dalla-Riva.
Ronsard, Lassus et Monteverdi
Au programme du concert d’ouverture des 30e Musicales, François Sauzeau avait placé la voix au fil de la musique Renaissance. pour cela, il a fait appel à l’ensemble parisien Tarentule créé et animé par Cécil Gallois.
A 38 ans, Cécil Gallois a un long parcours musical à son actif, depuis ses premières études de chant et de philosophie jusqu’à la création il y a quatre de l’ensemble Tarentule, qui réunit une dizaine de musiciens. Formé à la musique Renaissance au Centre national de musique baroque de Versailles, il revisite avec plaisir Sweelinck, De Welt et De Bertrand, sans pour autant abandonner les poésies de Ronsard et les harmonies d’Orlando de Lassus. Ses choix artistiques le conduisent aussi à interpréter Ligetti, Berlioz, Xénakis. De quoi attester qu’il est capable de conduire ses collègues à survoler l’art vocal sur plus de quatre siècles.
En ouverture des 30e Musicales,Tarentule qui se présentait en formation de quatuor a fait alterner morceaux sacrés comme la Messe de Claudio Monteverdi et le morceau galant Il était une religieuse. Avec des auteurs moins connus qu’Orlando de Lassus tels Lucas Marenzio,Jan Peter Sweelinck et Antoine de Bertrand, cet ensemble a montré toute la diversité du vaste mouvement intellectuel, artistique, économique et social qu’a constitué en Europe la période de la Renaissance.
Cécil Gallois présente l’ensemble dont il est le géniteur, et qui ce dimanche 13 septembre a mis à contribution, outre lui-même dans son rôle de contre-tenor et chef de choeur, la soprano Capucine Meens, le ténor Xavier De Lignerolles et Eric Chopin, basse. Il présente son groupe devant la caméra de François Dalla-Riva.
Avec les Journées du patrimoine
Les 30e Musicales se poursuivront dimanche 20 septembre avec un après-midi consacré à Mozart via la Flûte enchantée, et elles offriront en clôture le 27 septembre le Requiem de Gabriel Fauré avec l’incontournable Cantique de Jean Racine. Pour Die Zauberflöte (la Flûte enchantée), François Sauzeau a fait appel à quatre solistes et huit musiciens de l’Orchestre national de Lyon, dont-lui-même. Pour le bouquet final, Fauré sera servi par l’ensemble Emelthée et par l’Ensemble des Musiciens fidèles des Musicales de Ste Croix.
La Chartreuse, qui se situe au cœur du village de Ste Croix-en-Jarrest, est un magnifique ensemble architectural qui méritera d’être visité pour les Journées européennes du patrimoine du week-end des 19 et 20 septembre 2015, ainsi qu’à différents moments de l’année.