Un petit enfant frêle né dans la pauvreté ou un vieux monsieur barbu chargé de cadeaux, ce sont deux marqueurs de la fête de Noël. Si la Nativité est au cœur de la fête de beaucoup de pays, il faut cependant rappeler qu’en Chine et en Asie en général pour les différentes dates du Nouvel An, dans les pays musulmans à l’occasion de l’Aïd, dans la culture juive… il existe d’autres moments de fête, occasion d’échanges de cadeaux…
Même s’il n’est censé descendre par la cheminée que dans la nuit du 24 au 25 décembre, même s’il a déjà quitté son chalet de Finlande ou son igloo de Laponie, hier pour un long voyage mondial, le Père Noël est dans les rues de France, sur les marchés et dans les magasins depuis un bon mois. Pour la joie des enfants qui ont donné directement leurs listes de souhaits.
Tout le mois de décembre, invité par les commerçants, le Père Noël est allé à la rencontre des enfants. Ici, sur la place Carnot à Lyon, lors d’un marché de Noël. (© Pierre Nouvelle)
Le Père Noël, aujourd’hui emblème profane, est l’héritier d’une tradition religieuse chrétienne. Celle de St Nicolas (ancien évêque de Myra, en Turquie actuelle), fêté le 6 décembre en Occident ou le 19 en Orient (tradition orthodoxe qui utilise le calendrier julien). Notre Père Noël est devenu ce qu’il est par la grâce d’émigrés hollandais qui participèrent à la fondation de ce qui allait devenir les Etats-Unis. Sinterklaas (descendant d’une tradition nordique légendaire) s’appela Santa Claus. Déjà vêtu de rouge, il connaitra une nouvelle vigueur par la force d’une grande firme américaine de boissons qui accolera le personnage à la fête de Noël.
Une tradition qui a donc la vie longue, tant elle s’enracine dans des réjouissances très anciennes, où les populations célébraient la victoire de la lumière sur la nuit : fête du soleil (Sol invictus), Saturnales….Musique et chants vont de pair depuis toujours avec ces moments festifs. Aujourd’hui encore, regardez et écoutez plutôt.
Jésus, fils d’une famille de SDF déracinés ?
La crèche attend la naissance de l’enfant-Jésus. Au 13e siècle, sous l’impulsion de François d’Assise, la crèche de Noël a connu une nouvelle ferveur dans le monde chrétien. Ici, la crèche de la cathédrale St Maurice à Vienne en Isère. (© Pierre Nouvelle)
Quel que soit le débordement de cadeaux et de victuailles, pour les chrétiens, Noël est la marque de la naissance à Bethléem d’un enfant d’une famille juive de Palestine dans un lieu modeste. S’il était né en 2012, Jésus serait fils d’une famille de SDF dans un pays occupé par une armée étrangère, loin de la ville de ses parents. Cette naissance humble est la marque de celui que les chrétiens considèrent comme le Sauveur, Dieu avec nous (Emmanuel), Dieu fait homme. Cette existence marquée dès ses débuts par la pauvreté se terminera par une fin tragique digne des bandits de l’époque romaine par la mort sur la croix, avant la résurrection. Pour les chrétiens de toutes confessions, ce Messie attendu encore aujourd’hui par la tradition religieuse du judaïsme, est devenu Christ et Seigneur.
La solidarité, n’est-ce pas l’affaire de tous ? (© Pierre Nouvelle)
Pauvreté, humilité riment aussi avec solidarité et fraternité. Les Pères Noël verts du Secours populaire français vont de pair avec l’action des organisations caritatives chrétiennes comme le Secours catholique, le CCFD-Terre solidaire ou la Cimade parmi d’autres.. Dans les paroisses, les chrétiens sont invités à mettre leur foi en pratique.
(© Pierre Nouvelle)
D’autant qu’avec la situation économique actuelle, la montée du chômage, le manque de logements sociaux, le creusement des inégalités, la faim qui perdure dans le monde (près de 900 millions), le message de Noël prend aux yeux des chrétiens une cuisante actualité. Témoignage de Serge, un catholique de Vienne, originaire du Congo.
Jean-François Cullafroz-Dalla Riva