Editorial de François Dalla-Riva, journaliste honoraire carte de presse 49272
Durant son message de Nouvel An, François Hollande, le chef français de l’Etat, a rappelé sa préoccupation écologique, aux côtés de ses deux attentions-phare à l’état d’urgence en matière de sécurité et l’état d’urgence économique. Mais la balle n’est-elle pas dans le camp de chaque citoyen, y compris ceux qui s’essaient à pousser la chansonnette ?
Trois semaines après l’accord scellé entre 195 pays lors de la Cop 21, rappeler que la mise en œuvre d’un grand plan de transition écologique figurait à l’agenda de la Nation française est bien le moins que l’on pouvait attendre d’un président, de ministres et de tout un parterre d’associations qui ont mouillé leur chemise tout au long de l’année 2015.
Maintenant, pour donner de la chair à la préservation de la planète, c’est sur le terrain, au plus près des réalités, que chacun est attendu : agir local pour changer les choses globalement, ont coutume de dire depuis des décennies les écologistes. C’est ce qu’a Saint-Etienne, fin août, les assises chrétiennes pour l’écologie ont rappelé. C’est ce que le mouvement Alternatiba a développé sur le terrain pendant plus d’un an du pays basque au village mondial et à l’occasion des chaînes humaines de Paris, des villes de France et des grandes capitales du monde.
A l’heure du passage d’une année à l’autre, lorsque les toasts sont portés, c’est en chanson que certains ont choisi de décliner leurs intentions. Doit-on encore prendre l’avion au risque d’aggraver la facture carbonique, ou faut-il privilégier des moyens de transports plus doux. Faut-il consommer des fruits exotiques ou se contenter de son jardin bio, même quand il se trouve sur les flancs montagneux du Pilat qui bordent le Rhône. Doit-on sacrifier à la vaccination contre le grippe à laquelle incite même les mutuelles santé les plus progressistes, ou laisser agir les défenses immunitaires naturelles.
Et pour ce qui est des breuvages locaux, le passage de l’hélicoptère déversant ses nuages phytosanitaires est-il nécessaire et sans danger ? Mais me direz-vous, à dix kilomètres de là, une centrale nucléaire veille sur notre approvisionnement énergétique, sans qu’aujourd’hui plus personne ne se soucie d’aller chercher des pilules d’iode à la pharmacie. Mais pensez-donc, le regretté Jean-Marie Pelt disparu cette semaine, n’avait -il pas suggéré et obtenu une seconde enveloppe de protection bétonnée pour les nouvelles centrales en écahnge d’une attitude pacifiée face au projet de la centrale de Chooz ? Ce qui n’a pas empêché le célèbre pharmacologue et botaniste de reprendre le combat dès que la tuyauterie EDF s’est mise à fuir.
Il s’en est dit des choses autour de cette table de fête, entre crustacés bretons et verrines de fruits rhodaniens, on a beaucoup parlé. Avant de demander aux industriels de mettre en sourdine leur course à la croissance et à l’exploitation des ressources fossiles, n’est-ce pas à nous, à la base de montrer l’exemple, et de dire à nos grands enfants, qu’il faut peut-être freiner un peu et étaler dans le temps leur fringale de découverte du monde, à coup de longs courriers transcontinentaux ? Et puis, on a aussi chanté, empli d’espérance, et pas du tout désabusé sur la capacité des hommes à infléchir le cours des choses.
Il y a quarante ans, reprenant une composition du chanteur français Jacques Douai, le Québécois Jean-Pierre Ferland se demandait s’il y avait encore besoin de faire du feu dans la cheminée, quand la neige et le froid désertent nos contrées à l’heure de Noël et du Nouvel An. Au sud du département du Rhône, entre Via Rhona et coteaux vineux, un groupe de six chanteurs débutants ont donné de la voix. Ecoutez plutôt, et réagissez !
Balade pour passer de 2015 à 2016
Aujourd’hui, une forte dépression qui a son siège sur l’Islande a déferlé sur le Pôle Nord, où la température a dépassé les 2°, alors que d’habitude, il fait moins 20…
1. Il ne neigera plus à Chamonix, Et encore moins à Port-au-Prince
La couche d’ozone encore plus mince, Cop 21 est bien finie
C’est maintenant à nous de prendre le manche, Les réfugiés qui sont ici
Ils veulent traverser la Manche, La solidarité est mal partie
Refrain : Plus besoin d’feu dans la cheminée, De manteaux, de moufles et de bonnets
Mais de flammes dans notre cœur, Y en a jamais assez
2. Ce printemps, irons-nous vers la Grèce, Tsipras, les îles ou le Parthénon ?
A moins que notre empreinte carbone, Célestement nous dise non
Allons donc tous à bicyclette, A la suite de l’ami Montand
Jusqu’au matin, nous ferons la fête, Nous sommes happy (hippie) en cotillon
Refrain : Tiens bon la barre notre bon Boubou, Maintenant on va ramer
Finis le gasoil et le gaz de schiste, L’huile de coude va œuvrer.
Voilà on attaque la falaise, Le calcaire va s’écrouler
Ah, merci ! Dame Ségolène, Contre l’alumine on va gagner.
3. De Chuyer jusqu’à Craponne, L’écologie est aux sommets
Mais alors que la cloche sonne, Il faut songer à clôturer
Voilà donc notre modeste chanson, Qu’on a griffonné sur la nappe
Avant d’ préparer les agapes, Qu’on se propose de déguster
Refrain : Car il est bon de faire la fête, et pourquoi pas se souhaiter
En ce 31 qui cède la place, A une nouvelle année
2015 est mort, vive 2016 !
Jolie balade pour passer de 2015 à 2016!
Il ne reste plus qu’à ajouter la chorégraphie!
Meilleurs voeux!
Bises.