Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Ils étaient environ 5 000 à arpenter les rues entre Rhône et Saône, de 11 à 13 heures. La CGT menait le bal avec la FSU et Sud-Solidaires, et dans sa foulée les bataillons très jeunes de la France insoumise. Pour sa part, la CFDT, qui avait donné rendez-vous à ses adhérents pour démarrer 300 mètres plus loin. Plongée dans le mouvement de contestation avec expression de la foule et entretien avec des participants.
La manif lyonnaise était convoquée pour 10 heures parle CGT, la FSU et Sud (Solidaires). A 9h45, devant la mairie du 7e arrondissement de Lyon, la place Jean Macé est vide. tout juste une camionnette et une remorque où trois militants de la France insoumise placardent des affiches de la France insoumise.
Déjà là, une militante âgée et de longue « taille la bavette » avec les supporters de Jean-Luc Mélenchon. Spontanément, elle évoque son attitude dans six jours, lorsqu’il lui faudra aller voter. Pour elle, c’est clair : « Ni le Pen, ni Macron ».
Un 1er mai hors du commun
10h15, trois camionnettes de la CGT arrivent et déploient le matériel : banderoles, drapeaux, fanions… Les militants déboulent par grappes. Certains ne sont pas venus manifester depuis longtemps, mais ce 1er mai n’est pas comme les autres, et ils ont voulu avec être avec leurs ami-e-s. C’est le cas d’Eddy, plaquiste dans une entreprise de bâtiment.
11 heures. La manifestation tarde à se mettre en route. Des jeunes qui se réclament du mouvement anarchiste ont pris la tête du cortège, et le responsable cégétiste du service d’ordre ne l’entend pas de cette oreille.
La manifestation pouvait débuter et durera ainsi deux heures, sans que la météo ne soit venue l’entraver. Revendications sociales, mais surtout appel au tous ensemble une fois le -la future président-e élu-e. Car si la tonalité est résolument anti-Le Pen, elle n’épargne en rien Emmanuel Macron.
International malgré tout
Le 1er mai est depuis l’origine la célébration de la solidarité internationale. En bout de cortège, les soutiens au peuple palestinien étaient là avec l’Association solidarité France-Palestine, mais au cœur du défilé syndical, on trouvait des représentants turcs d’origine kurde, affiliés à un parti communiste marxiste-léniniste. « Sur la banderole, il ne manque plus que Kim Il-sung », remarquait avec ironie un militant syndical français.
Les jeunes étaient en nombre parmi les 4 000 manifestants du cortège CGT-FSU-Solidaires. Parmi eux, des membres de la Jeunesse ouvrière chrétienne qui ont fêté il y a deux semaines le 90e anniversaire de leur mouvement fondé en France par le Père Guérin, dans la foulée de l’abbé belge Joseph Cardijn. Cyril Vieira est le responsable fédéral de la Joc à Lyon. Cet étudiant en histoire à l’université Lyon 3 explique les raisons de la présence de son mouvement dans ce rassemblement
Un second tour très incertain
En bout de cortège, les manifestants de l’Alternative libertaire, tout comme les fidèles de Jean-Luc Mélenchon martelaient des slogans contre la candidate de la droite extrême comme celui du mouvement En Marche ! Après le 7 mai, c’est tous sensemble qu’ils entendent redescendre dans la rue.
Il reste cinq jours pour apprécier si les divergences manifestes entre les militants CGT et France insoumise, mais aussi entre cadres du Parti communiste français et membres du Mouvement des Jeunes communistes de France, iront en se creusant, ou si au fil des jours un modus vivendi sera trouvé qui limite l’abstention voire le vote blanc ou nul parmi les acteurs les plus engagés qui n’hésitaient pas en ce 1etr mai 2017 à,lancer des mots d’ordre révolutionnaires.