Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Mardi 23 avril 2019, le président de la république française préparait sa première conférence de presse depuis son élection deux ans plus tôt. D’après de fuites savamment organisées, il devait revenir sur la durée hebdomadaire travaillée et sur l’allongement du nombre d’années de cotisations pour obtenir une pension pleine et entière. Pris par le maelstrom politique hexagonal, ni lui, ni les commentateurs n’ont souligné, cette semaine, l’adoption de la loi des 8 heures de travail journalier il y a un siècle, le 23 avril 1919. Commentaire et retour sur ce texte acquis de haute lutte, au sortir de la Première guerre mondiale. La réduction du temps de travail reste totalement d’actualité En France, en Europe et dans le monde.
48, 40, 35 heures de travail hebdomadaire, le chemin aura été long pour progresser en terme de réduction du temps de travail.
Au volume horaire s’ajoutait le nombre de jours travaillés, six puis cinq, et le nombre de semaines de congés payés. De la victoire de 1936 avec deux semaines de congés payés à l’adoption de quatre semaines en 1965 puis cinq en 1982 sous le gouvernement de Pierre Mauroy.
Jeudi 25 mars, devant près de 300 journalistes et tout le gouvernement d’Édouard Philippe, Emmanuel Macron a reparlé de la durée du travail et du nombre de jours travaillés chaque année.
Si formellement, le président de la République a assuré en pas vouloir toucher aux 35 heures de travail hebdomadaires et au départ possible en retraite à 62 ans, il a affirmé que travailler plus et plus longtemps était nécessaire pour financer ses mesures, et notamment la prise en charge de la perte d’autonomie des personnes âgées.
On est bien loin de la loi de 1923, votée alors que Georges Clémenceau était Président du conseil, Albert Thomas, président du Bureau international du travail, et Arthur Fontaine, délégué de la France à l’Organisation international du travail qu’il a contribuera à créer par un article du traité de Versailles.
Un article du quotidien L’Humanité des 26-28 avril 2019 relate les origines de la loi des huit heures et de l’évolution du temps travaillé durant le siècle écoulé depuis son adoption. La durée du temps travaillé, dans la journée, la semaine ou durant toute la vie, avec à la clé l’âge de dé^part en retraite, reste d’une cruciale actualité.
Représentants des patrons et des syndicats de salariés continuent à discuter sur l’âge de départ à la retraite dans le cadre de la commission présidée par Jean-Paul Delevoye. Ils devront résister aux pressions du gouvernement enclin à contraindre de fait les salariés à travailler plus longtemps, tout en ne touchant pas à l’âge légal de départ.