Par Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien de Genève)
Ce dimanche 9 mai 2021, comme c’est le cas depuis plusieurs années, et le 21 mars dernier encore, femmes, hommes et enfants seront nombreux à marcher pour dire leur mot après l’échec de la Convention citoyenne. Plus de 700 organisations, associations, syndicats appel à marcher dans pas moins de 160 villes de France. A Lyon (Rhône), le départ du défilé est fixé à 14 heures place Bellecour.
Chaque jour qui passe, des milliers de personnes supplémentaires passent le pas et déclarent qu’elles viendront marcher pour le climat dimanche 9 mai 2021.
160 mobilisations en France
Hier, on comptait plus de 160 mobilisations prévues, et près de 700 5ont signé pour cette marche pour le climat. Toutes veulent encore davantage faire entendre leur voix et dire au gouvernement : « Votre Loi Climat n’est pas à la hauteur de l’urgence climatique. Nous sommes uni·es face aux défis à venir ! »
Alors que la loi Climat et Résilience entre dans sa dernière phase d’élaboration, les organisations signataires de l’Appel pour un monde de demain constatent que le texte préparé par le gouvernement, déjà initialement bien en deçà de ce qu’il faudrait pour atteindre les objectifs de réductions des émissions de gaz à effet-de-serre que la France s’est fixés, a encore été raboté par les députés.
Malgré l’ambition affichée de « grand texte du quinquennat » et après à peine deux semaines de débats dans l’Hémicycle, cette loi ne sera de toute évidence pas à la hauteur de l’amorce du plan de changement systémique fourni par les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, et encore moins à la hauteur de l’urgence climatique.
L’accord de Paris ignoré par le gouvernement
Le gouvernement avait pourtant l’opportunité de marquer un véritable tournant dans sa politique pour que la France traduise enfin en mesures concrètes son engagement pris lors de l’Accord de Paris en 2015. Force est de reconnaître que le travail de sape des lobbies a porté ses fruits.
Les 700 organisations signataires de l’Appel pour la marche d’après, exigent que, dès maintenant, la reconversion des emplois dans tous les secteurs polluants, l’accès aux soins, à un logement décent, à de la nourriture saine, de l’eau potable et de l’air pur pour toutes et tous, la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles.
Produire, travailler et consommer autrement
Des mesures pour modifier nos moyens de production et de consommation doivent être prises en tenant compte que ce n’est possible qu’en réduisant les inégalités pour construire une société plus juste. Nous sommes profondément convaincus que la justice climatique va de pair avec la justice sociale.
Et elles concluent : » Le dimanche 9 mai, nous marcherons car nous n’avons plus le choix face à ce gouvernement qui demeure éternellement sourd. Nous marcherons, ensemble, dans la joie et avec détermination. Car, si Emmanuel Macron avance à rebours de l’Histoire, nous sommes déjà en train de construire l’après. «