Par Jean-François Cullafroz-François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Jeudi 20 octobre 2022 a été un jour marquant pour les associations d’usagers des TER adhérentes de la Fnaut, qui avaient choisi le siège de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour exprimer le ras-le-bol des usagers. Un rassemblement marquant où les syndicalistes, notamment cheminots CFDT-CGT et Sud, et les élu.e.s de gauche (écologistes, communistes et insoumis, radicaux de gauche et socialistes) ont exprimé leur solidarité et recueilli les doléances des voyageurs qui demandent un service public ferroviaire de qualité.
La météo a oscillé entre pluie battante et éclaircies, et c’est dans ces conditions climatiques que s’est déroulé le rassemblement des associations membres de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut-Aura).
Les difficultés sont quotidiennes pour les voyageurs auralpins, dont le nombre va en croissant (+ 8 % depuis le janvier 2022) : trains surchargés, rames trop courtes, horaires pas respectés et manque d’information en temps réel de la part de la SNCF.
A l’adresse de la Région, de la SNCF et de l’État, tous responsables
C’est tout à la fois vers la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui décide, la SNCF qui transporte et l’État qui finance les infrastructures, qu’ont été adressées les demandes centrales des usagers. Plus de trains, des convois plus grands, plus de personnels et des horaires respectés était le slogan fédérateur.
Un rassemblement important pour les associations d’usagers qui avait choisi le premier jour de l’assemblée plénière de la Région. Une réunion décisive car elle devait délibérer des transports ferroviaires et adopter une augmentation du prix des billets demandée par le président LR Laurent Wauquiez.
En ouverture du rassemblement Cécile Casey (association des usagers des Ter de la vallée du Rhône) et Nathalie Teppe (association des usagers des transports en commun de la région grenobloise) ont rappelé la galère que vivent chaque jour les voyageurs.
Au sud de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, on attend le train avec impatience. En effet, si sur la rive gauche (entre Montélimar et Lyon), les trains sont toujours aussi bondés, sur l’autre rive, les voyageurs ardéchois n’ont plus de train depuis cinquante ans.
De l’Ardèche du sud …
Suite à des actions continues depuis des décennies, et grâce à la Région Occitanie, à partir de début 2024, au départ du Teil (Ardèche) les trains devraient prendre des voyageurs pour les conduire vers Nîmes et Avignon. Mais pour autant, la rive droite du Rhône restera à ouvrir aux TER…
Franck Pallier, venu de Privas (Ardèche), a souligné l’attente des habitants ardéchois portée par le Collectif des usagers des transports publics en Sud-Ardèche Cutpsa)
… à l’Isère rhodanienne…
Du côté de Vienne et de Saint-Clair-du-Rhône (Isère), on était venu pour témoigner des mauvaises conditions de transport en train. Jean-Christophe Thiel témoigne.
Grandes oubliées, les personnes à mobilité réduite !
Qu’elles soient en fauteuil roulant, marchent avec une canne ou poussent un landeau, les personnes dites « à mobilité réduite » éprouvent de grandes difficultés pour voyager en transports collectifs. Et le train n’échappe pas à ce constat.
D’autant qu’un certain nombre de rames TER plus récentes ont ajouté trois marches qui ne peuvent être abaissées, faute d’agents SNCF dans les convois. Et on peut ajouter à cela l’équipement des gares dont la plupart ne disposent pas d’ascenseurs ou là-aussi de personnels SNCF pour faire traverser les voies…
Pour une égalité de droits et de dignité
Habitant de La-Tour-du-Pin (Isère), Michel Verdel (Association dauphinoise des usagers du train) se bat avec constance pour une égalité de droits et de traitement de la part de la SNCF et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Il recense les difficultés spécifiques des personnes à mobilité réduite dont le nombre va croissant dans la population.
Comme la rive droite du Rhône, rouvrir complétement la liaison Saint-Étienne-Clermont-Ferrand est une demande constante de la population ligérienne.
C’est ce qu’est venu rappeler Pierre-Olivier Messner, au nom de l’association Le train34269.
Avant d’entrer en séance (en visio-conférence), les élus de gauche du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes ont apporté le soutien de leur quatre groupes politiques (communistes et insoumis, écologistes, radicaux de gauche et socialistes).
Au nom du PS, Jean-Baptiste Baud, venu de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) a expliqué pourquoi ses collègues étaient solidaires des usagers.
En repartant du site régional de Lyon-Confluence, c’est à nouveau des rames surchargés qui attendaient le voyageur comme le journaliste rédacteur de blog.
(à suivre)
Notre prochain article :
Usagers des TER à Lyon (2) : Le soutien des syndicalistes devant la Région Auvergne-Rhône-Alpes