Seder pascal à Lyon (1) : Un temps de découverte et d’amitié

Posté le par dans Coup de coeur
Préparé depuis une bonne semaine par l’équipe lyonnaise des Racines de demain sous la houlette de Ruth Barer-Ouazana , cette soirée innovante tournait autour de la table qui avait été dressée selon les rites juifs du Seder (© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

Le repas de la Pâque revêt un caractère particulier avec la lecture la Haggada de Pessa’h, c’est à dire le récit de la sortie d’Égypte tel que le relate le livre biblique de l’Exode (© Pierre Nouvelle).

Dans les locaux de la paroisse catholique Notre-Dame-de-l’Annonciation de Vaise, plus de soixante-dix personnes avaient répondu à l’appel mardi 29 mars 2022 à l’invitation de l’association Les Racines de demain et de l’Amitié judéo-chrétienne de Lyon pour vivre trois heures autour de la veillée pascale. Retour sur une soirée exceptionnelle autour d’un repas rituel et amical.

Chrétiens, musulmans, juifs… se sont retrouvés pour partager la matza, le vin et autres aliments du repas de Seder de PessaH et découvrir les rites religieux du judaïsme (© Pierre Nouvelle).

Elles et ils provenaient de différents coins du département du Rhône et de la grande région lyonnaise. Ce rendez-vous prévu initialement il y a deux ans avait été différé en raison des règles sanitaires et de la Covid. Mais cela n’a pas entamé la ténacité de l’association interculturelle Les Racines de demain.

Pour les jeunes et les adultes…

Outre les interventions en milieu scolaire et dans le secteur de la formation pour faire connaître les différentes religions et cultures dans le cadre de la laïcité qui est celui de la République française, cette association née à Lyon, mais à vocation nationale, entend aussi s’adresser au grand public.

C’est dans cet esprit que le couple que forment Michaël Barer et Ruth Ouazana-Barer a présenté la soirée du 29 mars 2022. Tout s’est déroulé autour de la table, comme le vendredi soir en famille.

Sur la table autour de laquelle sont organisés les rites de la soirée pascale, il y a le plateau du Seder avec les matzot (galette de pain azyme), les herbes amères, l’os, un œuf, une branche de céleri et un peu de mortier…

Chaque convive était menu d’un cahier fort bien préparé que Ruth Ouazana-Barer a présenté en débutant par le plateau et sa composition.

… la nécessité de faire mémoire et de transmettre…

Le Seder, véritable repas familial, débute par le rinçage des mains, symbole de purification tel qu’elle est aussi vécue dans les traditions chrétiennes et musulmane. Le Seder est ponctué de prières qui rythment son déroulé. Bénir, c’est dire du bien, et en la matière on débute par la sanctification de la fête qui trouve sa plénitude dans la sainteté de l’Éternel.

Un temps fort pour les chrétiens qui ont pu faire mémoire du dernier repas du Christ-Jésus avec ses apôtres dans la salle du Cénacle de Jérusalem. Alors qu’en juif pratiquants qu’ils étaient ils se souvenaient de la sortie de l’esclavage d’Égypte.

Le Kidouch, c’est à dire le partage du vin est un autre rite important, qui à quatre reprises marquera le déroulé de la soirée du Seder.

Le corps est accoudé pour boire, en signe de liberté, car à l’époque seuls les hommes libres étaient allongés ou accoudés pour boire et manger. (la première coupe de vin sanctifie également la soirée, la distinguant des autres soirs)..

… avec la place faite aux enfants

En toile de fond de ce moment important, il y a le rappel de la libération du peuple hébreu esclave en Égypte, avec le partage du dernier repas avant le franchissement de la Mer rouge. Le pain partagé de jour était « un pain de misère », souligne la tradition directement issue de la Torah, les cinq premiers libres de la Bible hébraïque.

Nul doute que les participant.e.s ont vécu avec joie ce moment amical, et encore plus les chrétiens présents (dont plusieurs prêtres et un pasteur).

Chaque année, le premier dimanche de septembre, les protestants réformés et luthériens vivent à Mialet (Gard) le dernier repas de Jésus à Jérusalem (© Pierre Nouvelle).

Toutes et toutes auront pu revivre le mémorial qu’ils célèbrent en général le dimanche lors de l’Eucharistie, la Sainte-Cène ou la Divine liturgie.

(à suivre)

Notre prochain article :

Seder pascal à Lyon (2) : autour d’un repas, des promoteurs convaincus du dialogue interreligieux

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *