Reventin-Vaugris (Isère) : résistance citoyenne contre un projet autoroutier

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En mairie de Reventin-Vaugris (Isère), la fronde gronde depuis de nombreuses contre le projet du groupe Vinci (© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

Sur Internet et en présence, l’enquête publique se poursuit jusqu’au 30 mars 2021 (© Pierre Nouvelle).

Le vote de Vienne-Condrieu Agglomération pour la solution centre de l’échangeur autoroutier de Reventin-Vaugris (Isère) renforcera la position des opposants au projet. Retour ce dossier qui traine depuis huit ans. Lundi 28 mars 2022, le conseil municipal se prononcera sur le projet centre du demi-diffuseur auquel une grande majorité des habitants est opposée. Élus locaux et militant.e.s de l’association Citée soutiennent un projet alternatif au Sud. Les populations des communes de Vienne-Condrieu agglo sont invitées à participer à l’enquête publique jusqu’au mercredi 30 mars.

Sur le dossier d’enquête on peut découvrir le détail du projet de demi-diffuseur et son impact pour la commune de Reventin-Vaugris (© Pierre Nouvelle).

Une opposition visible sur le territoire

La tension se fait plus vive à trois jours de la fin de l’enquête publique sur l’échangeur de Reventin-Vaugris (Isère). En témoignent, les prises de position de différentes collectivités (Ampuis dans le Rhône, Vienne en Isère, Vienne-Condrieu agglomération sur les deux départements), les nombreux panneaux et banderoles au bord de l’autoroute A7 comme sur la nationale 7 et les routes qui mènent au village.

Les militant.e.s de l’association Citée ne comptent pas leurs efforts pour informer et convaincre de la nocivité du projet centre proposé par la société autoroutière Vinci qui fait l’objet d’une enquête publique.

Pour mettre en avant le projet Sud de demi-diffuseur (échangeur), militant.e.s associatifs et élu.e.s locaux font cause commune : ici Yves Gras et Martine Jamain (association Citée) et Blandine Vidor, ex-maire de Reventin-Vaugris (© Pierre Nouvelle).

Petite association face à une multinationale

Lutte du pot de terre contre le pot de fer que cette opposition entre une petite association locale et les élus d’une commune de près de 2 000 habitants et une société internationale,  » leader mondial des concessions, de l’énergie et de la construction, présent dans près de 120 pays « , selon sa propre présentation ?

Sans doute, mais cela n’entame en rien la détermination d’habitants qui, aux quatre coins de la commune, n’hésitent pas à afficher sur leurs maisons des slogans réaffirmant leur opposition au projet centre de demi-diffuseur.

Pancartes et banderoles sur les murs des habitations (© Pierre Nouvelle).

Une opposition de longue date

L’opposition des élus locaux n’est pas nouvelle. Depuis 2017, les différentes maires ont réaffirmé une position constante : oui à un demi-diffuseur autoroutier indispensable pour fluidifier la circulation, mais non à la solution du centre, qui sacrifierait le bas du village de Reventin-Vaugris.

C’est ce que souligne Blandine Vidor, première magistrate de la commune jusqu’en 2021.

Quelles motivations ?

Si la délibération du conseil municipal de Reventin-Vaugris ne fait pas de doute, elle donnera peut-être lieu aux conseillers municipaux l’occasion de s’interroger publiquement.

A l’exception de cinq élus, l’assemblée communautaire a approuvé le projet de Vinci-Autoroutes (© DR/Le Dauphiné libéré)

Pourquoi les communes d’Ampuis et de Vienne, et de l’agglomération de Vienne-Condrieu ont-elles pris fait et cause pour le projet présenté par la société Vinci, alors même que le projet Sud soutenu par les Reventinois, lui aussi allègerait le trafic automobile dans leurs communes ?

C’est tout le bas du village de Reventin-Vaugris et ses installations sportives et culturelles qui seront impactés par le projet centre de demi-diffuseur soutenu par le géant autoroutier Vinci (© Pierre Nouvelle).

Maire depuis 2021, Edith Ruchon faisait partie de l’équipe municipale depuis 2017 et a suivi la maturation de la réflexion des élus locaux. Pour elle, comme pour ses collègues, un échangeur (demi-diffuseur exactement) est une nécessité pour délester le trafic des routes sur l’autoroute A 7 en direction de Lyon.

Pas un refus de l’échangeur, mais le choix d’un emplacement qui ne nuise pas aux habitants, à leurs conditions d’existence et à la vie de la commune (© DR/Association Citée).

Respecter la volonté citoyenne

Ainsi Vienne, mais aussi les communes de la rive droite du Rhône (Ampuis notamment) seraient libérées du trafic automobile où le nombre des poids lourds est particulièrement nocif et polluant, tant pour la sécurité que pour la santé.

Cette ex-cadre du milieu sanitaire et social a toujours été attachée dans sa pratique professionnelle à la concertation citoyenne. Aussi, s’étonne-t-elle que les habitants et les élus de la commune principalement concernés ne soient pas écoutés.

Par internet ou en présence, sur le cahier du commissaire-enquêteur, la population de Vienne-Condrieu agglomération peut apporter son avis jusqu’au 30 mars.

Tout un chacun peut aussi prendre connaissance de l’option centre du demi-diffuseur après avoir lu les arguments des opposants, favorable à une option Sud en aval de la barrière de péage;

On peut donner son avis sur l’enquête publique jusqu’au 30 mars 2022 (© Pierre Nouvelle).

Restera à savoir si la multinationale Vinci reviendra sur sa position, conformément à ses déclarations de principes ? N’affirme-t-elle pas que  » Son ambition, face à l’urgence environnementale, est d’accélérer la transformation du cadre de vie, des infrastructures et de la mobilité. Elle est aussi de contribuer au progrès social en agissant en entreprise humaniste, inclusive et solidaire « .

De belles déclarations qui ne demandent qu’à être mises en application…

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