Région Aura : vous avez dit exemplarité ?

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Près de 200 élus des douze départements de Rhône-Alpes et d'Auvergne représentent près de 8 millions d'habitants (© Pierre Nouvelle).

204 élus des douze départements de Rhône-Alpes et d’Auvergne représentent désormais près de 8 millions d’habitants (© Pierre Nouvelle).

Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49 272, correspondant du quotidien genevois Le Courrier.

Ce jeudi 28 janvier se tenait la seconde assemblée plénière de la nouvelle région Aura (Auvergne-Rhône-Alpes) dans la mandature qui a débuté le 4 janvier 2016. Annoncée dès son élection, il y a trois semaines, Laurent Wauquiez, le premier président d’Aura a fait voter la baisse des indemnités des élus, collaborateurs de la Région, ainsi que ceux des 197 élus du Conseil économique, social et environnemental (Ceser). Une instance dont le Front national a demandé la disparition. Une vraie « mise à la diète », comme il l’a dit lui-même.

A droite, on a applaudi des deux mains à ces mesures d’économie, tandis qu’à gauche, on a fait valoir que tous les élus n’étaient pas égaux, certains n’ayant qu’une responsabilité élective, et n’exerçant plus leur profession qu’à temps partiel pour pouvoir accomplir leur mandat. « Certains cumulards de cette assemblée ne seront pas impactés », a souligné le conseiller régional écologiste Jean-Charles Kohlaas s’adressant très directement au président Wauquiez et à cinq de ses vice-présidents dont les revenus dépassant de 2 000 à 4 000 € le plafond autorisé.

Ces décisions adoptées avec une confortable majorité de 130 voix sont allées de pair avec un vigoureux appel à l’exemplarité des élus et une dénonciation de « gaspillages » et de « pratiques déplorables » attribuées à la majorité de précédente assemblée de gauche.

Laurent Wauquiez n’en démord pas. Au bas mot, cette cure d’amaigrissement permettra près de 28 millions d’euros sur le mandat de cinq ans. Au sortir d’un point presse, il explique aux journalistes les domaines qui seront touchés par ces mesures.

Parmi les dossiers de l’équipe régionale sortante en Rhône-Alpes sous la mandature du président socialiste Jean-Jack Queyranne, que dénoncent son successeur, il y a l’association Prioriterre. Un rapport de la Chambre régionale des comptes a souligné des erreurs de gestion sans mettre avant une question d’enrichissement personnel. Il reste que pour le moins, les élus du Conseil régional ont péché par un manque de contrôle et de suivi.

Par la voix d’Annebelle André-Laurent, la nouvelle majorité LR de la nouvelle région Aura (Auvergne-Rhône Alpes), a dressé un véritable réquisitoire. « Nous ne sommes pas au tribunal », ont répliqué les élus socialistes.

Elue de Haute-Savoie, Fabienne Grébert, adhérente du parti Nouvelle Donne et membre du groupe Rassemblement citoyens-écologistes et solidaires, connaît bien Prioriterre. Pour elle, le travail de cette association reste important pour la prise en compte des questions environnementales par les personnes, comme les associations ou les collectivités.

Pour les élus communistes-Front de gauche(groupe L’humain d’abord) et sa porte-parole Cécile Cukiermann, la même rigueur des fonds publics doit être appliquée aux entreprises qui bénéficient de fonds publics. Sur le terrain économique, qui est une des priorités affichées du président Wauquiez, son vice-président à l’économie, Martial Saddier, a défendu le soutien expresse apporté à l’entreprise auvergnate Aubert et Duval, filiale du groupe international Eramet, qui s’installera à Ancizes, sur le plateau des Combrailles. Une société de 1 500 personne à laquelle la région Aura apportera un peu plus d’un million d’euros, pour développer un nouveau site qui emploiera dans un premier temps 15 personnes.

Sur le terrain des entreprises et du social, les élus socialistes dont le groupe est présidé par la maire de Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat, se sont vu refuser la conférence sociale régionale qu’ils avançaient, soutenant en cela une proposition avancée par les syndicats de salariés et les organisations professionnelles patronales. Affaire à suivre.

 

 

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