Noël et fin d’année 2021 : poésie, science politique, écologie et religion pour enchanter vos ami.e.s

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Par Jean-François Cullafroz- Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Il vous reste quelques heures pour faire un cadeau et vous ne savez pas quoi offrir à des ami.e.s qui aiment les livres. Voici trois choix dans des domaines très différents, mais pourtant complémentaires.

Et si vous adoptiez un livre de poésies ? Et offriez D’ailleurs, un recueil de cent poèmes réunis pour le 100 anniversaire de la Chronique sociale, une maison d’édition lyonnaise ?

Plusieurs fois par semaine, quand ce n’est pas chaque jour, Jean-François Vallette livre quatre ou cinq vers agrémentés d’une photo; Car la photographie est aussi une de ses passions, comme celle qui le conduit à livrer son cœur.

Avec pudeur mais en vérité, Jean-François Vallette lève le voile sur sa démarche. Un voyage en compagnie d’« arboriculteur des rondeurs », « cultivateur des profondeurs », entre pays francophone et lusitanien, en passant par l’Ile de Manhattan et la statue de Bartholdi, emblème de la liberté régnant sur la planète.

De l’inouï au merveilleux, entre Lisbonne à New-York en passant par Lyon

Au bord du Tage comme dans la presqu’île lyonnaise qu’il affectionne, Jean-François Vallette fait part de l’émerveillement que capte l’objectif de son appareil photo et déploie à chaque fois en quelques lignes bien senties. Avec lui, vous aurez plaisir à convier les ami.e.s à qui vous offrirez ce recueil, à cheminer entre passé et présent, à s’émerveiller devant un visage d »‘enfant ou d’homme plus mur, une vieille femme au balcon ou une marée sous le soleil couchant.

Jean-François Vallette s’est livré au lendemain de la parution de ses écrits poétiques, fruit d’une relation coopérative avec de très nombreux ami.e.s et son éditeur André Soutrenon, directeur de la Chronique sociale.

Aux sources de la réaction

Frédérique Matonti évolue dans un autre registre. Son passage sur France culture m’a interpellé, et spontanément, je me suis précipité chez mon petit libraire viennois. Mon achat n’a pas été déçu ! En effet, cette autrice n’use pas de la langue de bois. Universitaire, elle met en lumière les médias et les personnes qui sont les propagandistes d’idées réactionnaires, toutes opposées aux valeurs et aux positions de la CFDT.


(© DR/radio Campus).

C’est dans la critique de mai 68 que cette enseignante en sciences politiques discerne les racines d’un mouvement de fond qui mêle aujourd’hui les oppositions radicales à l’antiracisme, à la solidarité internationale, au féminisme, à l’Islam, à la lutte aux différentes formes d’égalité, de parité et de genre, vouant aux mêmes gémonies Claude Lévi-Strauss, Louis Althusser, Pierre Bourdieu, Michel Foucault, Lacan et Barthes…

Ces oppositions appuient leurs raisonnements sur les pamphlets de l’ex-ministre Luc Ferry, de son ami philosophe Alain Renaut et de son collègue académicien Alain Finkelkraut aux tribunes de l’hebdomadaire Valeurs actuelles et de certaines chroniques de Marianne, de la chaîne télé CNews et parfois même BFM, ou encore d’émissions de RMC…

Méfions-nous des eaux qui dorment et des propos lénifiants

Ces adeptes du « Hier, c’était mieux », « en France tout fout le camp », « le niveau scolaire est en baisse », des « chômeurs profiteurs », de « l’assistanat contre la promotion au mérite »…, ont pour nom Yvan Riouffol, Elisabeth Lévy, Périco Legasse, François d’Orcival…. Ils ont trouvé des relais avec une nouvelle génération de jeunes journalistes tels Geoffroy Lejeune, Charlotte d’Ornellas, Eugénie Bastié…

En quarante ans, les idées nauséabondes ont eu le temps d’infuser, instillant en toute discrétion, leur venin antidémocratique, après avoir été au centre des thèmes de campagne tonitruants de leaders royalistes ou d’extrême-droite. Méfions-nous des eaux qui dorment, des propos lénifiants, et des récits « bisounours » de Stéphane Bern ou des témoignages de jeune lycéen soixanthuitard d’un Jacques Le Goff, souligne la professeure d’université.

« Ouvrons les yeux et fermons la télé », chantions-nous dans les rues du temps de la République gaullienne. Frédérique Matonti nous invite à ouvrir l’esprit, élargir nos horizons, écouter battre notre cœur. Ce n’est pas seulement aux convaincu.e.s, par exemple des syndicalistes, en particulier CFDT, mais de nos proches : famille, amies, voisin.e.s, collègues de chorale, clubs de sports et groupes de marche…

De la crèche à l’écologie intégrale

A l’heure de Noël, jour mémoriel de la naissance d’un petit-enfant, il n’est pas inutile de rappeler que cet enfant de Bethléem est pour plusieurs milliards de personnes Jésus-Christ, le Sauveur.

C’est dans la foi en lui que le pape actuel a raffermi le message de son saint-patron, François d’Assise, chantre de la Création. Et, dans ses pas, Étienne Grenet, un prêtre parisien, vient de livrer sa lecture de l’encyclique Laudato si’, et propose des itinéraires concrets pour mettre en pratique le message évangélique.

Une démarche pédagogique pour se convertir à l’écologie

Le vicaire de Notre-Dame de la gare se veut pédagogue, et situe son propos dans le cadre d’« une écologie intégrale qui allie écologie environnementale et écologie humaine ». Une démarche qui ne peut se satisfaire d’une surinformation déconnectée du cosmos, d’une gnose intellectuelle dopée à la culture scientifique et technique qui peuvent générée une peur de l’inconnu, une détérioration de la conscience sociale qui engendrent une inertie de l’action. Étienne Grenet ne peut s’en satisfaire, car le message de Jésus-Christ, inscrit dans la tradition juive, celle des Prophètes et des Psaumes appelle à un renouvellement du désir source d’une action déterminée appuyée « sur les vertus de prudence, de courage et de tempérance ».

Et pour concrétiser cette invite, Étienne Grenet propose une déclinaison de cette démarche de conversion vers plus de sobriété au quotidien, qu’il s’agisse de consommation, de transports et de façon de vivre. Entre Thomas d’Aquin et Pierre Teilhard de Chardin, il suggère une démarche ignatienne (sans le dire) en quatre phases : s’informer, dialoguer, discerner et décider. Une sorte de Voir-juger-agir propre à la Jeunesse ouvrière chrétienne et à l’Action catholique en général.

Au fil de l’engagement auquel Etienne Grenet invite, c’est aussi à une redécouverte de l’homme-Jésus qu’il conduit. Et sur ce terrain on rejoint bien le mystère de la Nativité.

D’ailleurs, Jean-François Vallette, Chronique sociale, 14,50 €

Comment sommes-nous devenus réacs ?, Frédérique Matonti, Fayard, 18 €

Le Christ vert, Étienne Grenet, Artège/Le Senevé, 18,90 €

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