Journal du reconfinement : Jour J – 1 : La dernière séance à l’Amphi de Vienne (Isère)

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Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

Ce jeudi 29 octobre 2020 vers 21 heures, les spectateurs des sept films à l’affiche, quittaient le hall du cinéma Amphi à Vienne, après leur ultime séance ( © Pierre Nouvelle ).

J’avais raté de peu la dernière séance du 14 mars 2020, et pour ce second confinement, je n’ai pas voulu être en reste. De fait, je n’étais pas le seul dans cette dynamique… Retour sur la soirée du jeudi 29 octobre au cœur du cinéma l’Amphi à Vienne (Isère) avec la propriétaire de cet ensemble culturel familial et avec des cinéphiles passionnés.

L’Amphi, cinéma viennois compte huit salles où était programmée une quinzaine de films avant le confinement ( © Pierre Nouvelle ).

Belle programmation, acteurs de talent et films attendus… au placard !

Pour la dernière journée avant la fermeture pour un mois, l’affiche était belle : pas moins de treize films dont cinq films à destination des enfants. Parmi eux, Petit vampire du dessinateur de BD et réalisateur Joann Sfar, tout autant destiné aux adultes, tout comme Poly, et trois autres films art et essai : ADN, Adieu les cons, et Miss.

Maïween Le Besco, Albert Dupontel et Ruben Alves étaient présents sur les écrans en tant qu’acteurs-trices et/ou réalisateurs- trices, de même que Nicolas Vanier, avec deux films programmés : Poly et Donne moi des ailes dans le cadre du cycle Ciné d’or.

Et le partenariat avec l’association de cinéphiles viennois Ciné Clap battait son plein avec au moins un film labellisé chaque semaine.

Amertume et inquiétude

Déjà, entre mai et septembre, Nathalie Bouquet avait vu le nombre de spectateurs baisser drastiquement.

Depuis deux mois, la fréquentation reprenait doucement, et comme elle l’avait fait cet été, la directrice du cinéma avait mis en place des avant-premières (Poly en août et Aline prévue le 16 novembre en présence de la réalisatrice Valérie Lemercier).

Aussi, en cette soirée du 29 octobre, elle était amère et confiait ses craintes : voir ses vingt-trois salariés mis au chômage.

Comme Nathalie Bouquet, directrice du complexe cinématographique viennois, nombre de responsables de salles ont multiplié les initiatives depuis le 11 mai 2020, date de la fin du premier confinement. Avec cette nouvelle fermeture obligatoire d’un mois, ce sont vingt-trois personnes qui sont mise en chômage total ( © J.-F. Cullafroz-Dalla Riva ).

Le reconfinement détaillé le 29 octobre par le Premier ministre, est prévu pour un mois.

Comme dans le film 30 jours max, c’est un sacré challenge collectif que les responsables gouvernementaux lancent à la population. Arriverons-nous à vaincre ce satané virus ?

« 30 jours max », c’est le défi lancé à un policier pour réussir à rester dans le métier. Un mois, c’est aussi le nouveau laps de temps que donne le gouvernement français à la population pour contribuer à enrayer la pandémie de la Covid 19 ( © Pierre Nouvelle ).

Jeudi 29 octobre, vers 21h30, les derniers spectateurs quittaient le hall de l’Amphi. Le Premier ministre avait parlé alors qu’ils entraient dans les salles obscures, et ils n’étaient pas très causants.

Beaucoup avaient le cœur serré ne sachant pas dans combien de temps, ils pourraient revenir voir un film en salle. Malgré cela, quelques personnes ont bien voulu confier leurs sentiments.

Sortis enchantés des projections des films Miss et ADN, les spectateurs rencontrés allaient ronger leur frein pendant un mois, le temps que leur cinéma préféré rouvre ( © J.-F. Cullafroz-Dalla Riva ).

Les films annoncés s’annonçaient de qualité, qu’il s’agisse d’Aline, un biopic sur Céline Dion, tourné par Valérie Lemercier.


On attendait Des hommes, le dernier long métrage de Lucas Belvaux, où Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin, doivent vivre avec les traumatismes engendrés par la Guerre d’Algérie, et Sous les étoiles de Paris, où l’on devait retrouver Catherine Frot, dans le rôle d’une clocharde bienveillante.

Ces spectateurs, réguliers ou ponctuels, reviendront-ils dans les salles obscures pour visionner une série de films pour petits et grands, qui devraient garnir les écrans à l’approche des vacances de Noël ? ( © Pierre Nouvelle ).

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