Henri Lindegaard, pasteur et artiste : une exposition au temple protestant de Vienne (Isère)

Posté le par dans Coup de coeur
En noir et blanc, les œuvres du pasteur et peintre Henri Lindegaard font approcher la diversité des différents livres qui composent la Bible (© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)

C’est avec les dessins du pasteur Henri Lindegaard que le pasteur Joël Geiser a prêché et présidé le Sainte-Cène du culte du dimanche 12 septembre 2021 de la paroisse EpudF de Vienne (Isère) (© Pierre Nouvelle).

Avec modestie et sans tapage, la paroisse de l’Église protestante unie de France (EpudF) deVienne-Roussillon-Saint-Vallier, présente dans le cadre du temple de Vienne, une exposition d’œuvres du pasteur Henri Lindegaard. Une visite s’impose pour découvrir ce peintre et homme de Dieu qui fit ses premiers pas en peinture avec le cubiste Albert Gleizes.

Le choix de l’encre noire pour présenter des épisodes de l’Évangile peut interpeler le visiteur qui se rendra jusqu’au temple protestant de Vienne (© Pierre Nouvelle).

Henri Lindegaard nous a quittés il y a vingt-cinq ans, mais ses peintures et dessins continuent à voyager régulièrement de salle d’exposition en lieux d’Église. C’est le cas jusqu’au 19 septembre 2021 à Vienne (Isère), où une cinquantaine de dessins à l’encre noire sont à découvrir.

Une passion forgée avec Albert Gleizes

Henri Lindegaard a vécu avec une double vocation : celle de peintre et celle de pasteur, qu’il a réussi a tenir ensemble toute sa vie. Pasteur à Vézenobres dans le Gard, il était aussi peintre dans son mas (le mas Lacroix) à Mialet (au mas Soubeyran plus exactement), haut lieu religieux qui abrite aujourd’hui le Musée du protestantisme, dit Musée du désert.

Celui qui aurait pu être moine à Taizé (Saône-et-Loire) dans la communauté fondée par Roger Schütz, a fait ses premiers pas en peinture grâce à un ami de Picasso, le peintre Albert Gleizes, qui résida souvent à Sablons, une commune iséroise de la Vallée du Rhône septentrionale.

De l’iconoclasme à la vertu du noir et blanc

Avec la Réforme luthérienne, qui rompit avec les pratiques de l’Église catholique, les chrétiens prétendument réformés renouèrent avec les fondamentaux de la Bible hébraïque, dont une des Dix paroles enjoignait de ne pas faire de représentation.

Mais le temps où l’on détruisait les statues ou coupaient les têtes en pierre à la porte des cathédrales est révolu. Cependant, avec ses graphismes à l’encre, ses alternances de noir et de de blanc, Lindegaard a conservé l’intuition réformée d’un retour à la simplicité et la sobriété.

 » Quand j’ai eu l’idée de publier mes dessins, j’ai tout d’abord rencontré une indifférence polie de la part des éditeurs, ce qui m’a obligé de lancer une souscription qui déciderait de la publication ou non de La Bible des contrastes. Déjà, à ce niveau ce fut un succès qui ne s’est pas démenti par la suite. Ces dessins se caractérisent par des formes stylisées faites d’aplats noirs et blancs qui se répondent, s’interpénètrent, s’appellent « , expliquait Henri Lindegaard.

Comme au temps où les murs des cathédrales étaient peints, les œuvres d’Henri Lindegaard se veulent pédagogiques, telles des prédications portées sur la toile. C’est ce qu’a ressenti Marie-Madeleine, une visiteuse de cette exposition.

Exposition installée au temple de l’Eglise protestante unie de France : 47 rue Victor Hugo à Vienne (Isère). Visite les week end et sur demande jusqu’au 19 septembre 2021. Entrée libre. Renseignements : 04 74 86 28 41.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *