Élections en Italie (3) : Du côté des partis politiques

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Chaque mois, des nostalgiques du royaume de Savoie-Piémont-Sardaigne défilent entre le palais royal et le centre de Turin. Une évocation qui n’est pas pour déplaire aux fidèles de la candidate néo-fasciste Giorgia Meloni qui inscrivent leur programme dans le triptyque Dieu-famille-patrie
(© Pierre Nouvelle).

Par Jean-François Cullafroz-François Dalla-Riva , journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).

C’est aussi dans les rues et par le rap que se manifeste la peur de l’extrême-droite, comme ici à Turin un dimanche de septembre 2022 (© Pierre Nouvelle).

Le 26 septembre 2022 sera un jour marquant pour l’Italie. En effet, après avoir fait chuter le gouvernement de Mario Draghi, le Mouvement 5 Etoiles risque bien d’ouvrir la voie à l’alliance de droite extrême du trio Meloni-Salvini-Berlusconi. Des responsables politiques dont le peuple italien a pu éprouver, il n’y a pas si longtemps, les visées négatives pour la démocratie et les droits humains. Parcours dans les rues de Turin et de Gênes une semaine avant ce rendez-vous électoral crucial, alors que les leaders des principaux partis étaient en campagne à Monza, Pontida, Caserte et Rome.

A Gênes, la Lega, parti dirigé par Matteo Salvini, compense sa baisse dans les sondages par une multiplication d’affiches sur les transports publics de la ville portuaire (© Pierre Nouvelle).

Une semaine avant les élections législatives italiennes, les leaders des principaux partis battaient les estrades dans les grandes villes de la Botte. En Lombardie, le Parti démocrate d’Enrico Letta et ses trois autres partenaires (Emma Bonino et Europa, Fédération des Verts, Pacte civique de Luigi Di Maio) tenaient meeting à Monza avec la participation de 500 maires ancrés à gauche.

La veille, sur la Piazza del Castello à Turin, quelques militant.e.s du Partito democratico faisaient campagne. Parmi eux, Caterina Romeo nous a livré ses espérances et aussi ses craintes.

Tout à côté, le Mouvement 5 Etoiles (Cinque stelle) haranguait les passants venus prendre le soleil dans le centre de la capitale du Piémont. Une tâche difficile pour ces adhérent.e.s de faire partager les options de leur parti et de Guiseppe Conte, son animateur, en campagne alors à Rome.

Porté au pouvoir avec plus de 30 % des suffrages en 2018, le parti fondé par Beppe Grillo, est en chute libre et paiera sans doute sa trahison récente face au gouvernement de Mario Draghi.

Rafaele Cavallo, un des militants présents sur palce s’explique avec difficulté.

Giorgia Meloni avait choisi le Sud et Caserte pour haranguer ses adeptes, rappelant son attachement à la famille, aux valeurs traditionnelles et à ses racines chrétiennes.

Pour sa part, Matteo Salvini était à Pontida, tout près de Bergame. Dans la Lombardie qui a vu fleurir la Lega, ce proche de Poutine et du président hongrois, a souligné sa volonté de faire baisser les taxes et impôts.

Mais la préférence nationale et son refus de l’immigration pour favoriser l’emploi des Italiens restent toujours majeurs dans son programme.

Il est des formations politiques dont on parle peu, mais qui pourrait apporter leur soutien à la coalition de droite extrême. C’est le cas de Vita, un parti de droite centriste qui s’appuie sur une députée ex Cinque Stelle qui a quitté son parti d’origine.

Perluigi Chimino, marié à une Française, exerce la profession dans le conseil aux placements financiers. Il détaille les raisons de son adhésion à cette petite et nouvelle formation politique.

Les mots confusion et même « bordel » sont dans les bouches de nombre de personnes rencontrées durant une semaine en Italie du Nord.

Aux prises avec une inflation en hausse, avec un pays où la dette s’accroit et où des entreprises ferment, sans minimum vieillesse, salariés et retraités s’interrogent. Que pourront faire pour leur vie quotidienne les futur.e.s élu.e.s ?

Jeunes et plus anciens, lycéens, commerçants ou ouvriers retraités, ils livreront leur parole dans notre prochain article.

Comme en France, la pauvreté s’affiche dans les rues italiennes. Ici, Adrian, un sexagénaire roumain présent en Italie depuis quinze années (© Pierre Nouvelle).

(à suivre)

Notre prochain article :

Élections en Italie (4) : Quand le peuple parle !

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