Digne : un trésor sous la cathédrale

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par François Dalla-Riva

Il y a trente ans, la sous-sol de la première cathédrale dignoise a livré des vestiges romains et paléo-chrétiens conservés aujourd'hui dans un musée souterrain(© Pierre Nouvelle).

Il y a trente ans, la sous-sol de la première cathédrale dignoise a livré des vestiges romains et paléo-chrétiens conservés aujourd’hui dans un musée souterrain(© Pierre Nouvelle).

Digne possède deux cathédrales. Au sommet de la ville, sur la colline de Rochas, la cathédrale St Jérôme, toujours siège de l’évêque. Et puis, il y a Notre-Dame-du-Bourg, la plus ancienne de la cité. Qui n’a pas eu l’occasion de visiter ses sous-sols  est invité à ne pas rater cette occasion en passant par les Alpes-de-Haute-Provence. Digne où la présence romaine est très ancienne, fut un sanctuaire chrétien dès les premiers siècles de notre ère. Francesco Flavigny, architecte des monuments historiques a lancé la recherche dont vous allez découvrir les résultats. Rencontre avec Josiane Raynaud, la conservatrice de ce musée hors norme situé dans l’ancien édifice paléo-chrétien.

Un marche, des tombes et un très ancien lieu de culte furent mis au jours sous la direction de Gabriel Demians-D'archimbault (© Pierre Nouvelle).

Un marche, des tombes et un très ancien lieu de culte furent mis au jours sous la direction de Gabriel Démians-D’archimbault (© Pierre Nouvelle).

Notre-Dame-du-Bourg est le premier site chrétien construit sur un ancien lieu de culte. Il est encore marqué par le style roman et de magnifiques vestiges gothiques, dont une rosace et des fresques aux influences italiennes. L’église est aussi ornée depuis quelques années par des créations contemporaines.

La proximité de l'Italie est présente dans les vestiges de fresques que recèle la cathédrale Notre-Dame-du-Bourg (© Pierre Nouvelle).

La proximité de l’Italie est présente dans les vestiges de fresques que recèle la cathédrale Notre-Dame-du-Bourg (© Pierre Nouvelle).

Digne-les-Bains offre un ensemble de vestiges paléochrétiens parmi les plus anciens en Europe. Sur l’emplacement d’une basilique (marché) gallo-romain et proches de villas de l’antique Dinia, s’est implantée au IVe-Ve siècles un église chrétienne. Des murailles, un autel, des tombes anciennes… sont quelques unes des traces qui furent mises au jour alors que l’architecte en chef des Monuments historiques, Francesco Flavigny, avait entrepris la réfection de l’église romane. Il s’est depuis illustré lors de nombreuses fouilles de vestiges romains.

Styles paléo-chrétien, roman et gothique se succèdent du sous-sol au sommet de l'ancienne cathédrale (© Pierre Nouvelle).

Styles paléo-chrétien, roman et gothique se succèdent du sous-sol au sommet de l’ancienne cathédrale (© Pierre Nouvelle).

En 1983, voulant sonder les fondations, il découvrit des objets des premiers siècles de notre ère. Ils ont fait l’objet de longues campagnes de fouilles menées par la fondatrice du laboratoire d’archéologie médiévale en Méditerranée, l’archéologue Gabrielle Démians D’Archimbault, Des murailles, un autel, des tombes anciennes… sont quelques unes des traces qui furent mises au jour et que livre la visite du sous-sol. Ainsi, la crypte laisse deviner ce qu’a pu être la première église chrétienne.

Autel, colonnettes... témoignent d'une présence chrétienne dès le IVe siècle de notre ère (© Pierre Nouvelle).

Autel, colonnettes… témoignent d’une présence chrétienne dès le IVe siècle de notre ère (© Pierre Nouvelle).

Classée monument historique en 1840, elle ne prit donc que plus d’importance. Cela n’enlève en rien à la beauté de l’actuelle cathédrale, l’église Saint Jérôme qui domine la ville. En effet, bâtie au XVe siècle, elle présente une belle architecture gothique. Elle conserve aussi un orgue de tribune construit par Cavaillé-Coll en 1865, qui compte 21 jeux répartis sur deux claviers et un pédalier.

La conservatrice Josiane Raynaud fait visiter avec enthousiasme l'édifice dont elle a la charge (© Pierre Nouvelle).

La conservatrice Josiane Raynaud fait visiter avec enthousiasme l’édifice dont elle a la charge (© Pierre Nouvelle).

Au sein de l’église Notre-Dame-du-Bourg, Josiane Raynaud, conservatrice a suivi l’ensemble des fouilles et de la réfection. elle présente ce site exceptionnel tant au plan archéologique qu’historique devant la caméra de Jean-François Cullafroz.

Avant de quitter la cathédrale, prenez le temps d’arpenter le musée archéologique voisin de Notre-Dame-du-Bourg. Et puis, à 200 mètres de là,  avant de quitter la ville, sur le chemin de l’actuelle cathédrale Saint-Jérôme, arrêtez vous au musée Gassendi. vous y découvrirez d’autres pépites !

Après la visite de la crypte, on peut faire halte au musée Gassendi (© Pierre Nouvelle).

Après la visite de la crypte, on peut faire halte au musée Gassendi (© Pierre Nouvelle).

Crypte archéologique Notre-Dame-du-Bourg : Rue du Prévôt – Quartier du Bourg – 04000 Digne-les-Bains (tél. 04 92 61 09 73 ou 04 92 31 67 77).

Ouverte au public tous les jours même les jours fériés de 10h à 12 et 15h à 18h sauf le mardi. Tarifs : 4 €, tarif réduit : 2€, gratuit pour les moins de 12 ans. Gratuit le premier dimanche de chaque mois.

Visite guidée à 14 h, sur réservation à l’avance au 04 92 61 09 73 ou au 04 92 31 67 77. Tarif : 5 € par personne. Durée de la visite 1h30. Visites guidées pour les groupes et animations pédagogiques pour les scolaires sur réservation uniquement. Visites particulières lors des Vendredis de la cathédrale en juin et juillet.

 

 

 

 

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