Avant les fonctionnaires, c’était le tour des retraités !

Posté le par dans Coup de coeur

Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

A Lyon, la CFDT retraités participait à la ma,ifestation organisée par neuf organisation syndicales et avait été cantonnée en bout de cortège (© Pierre Nouvelle).

A Lyon, la CFDT retraités participait à la manifestation organisée par neuf organisation syndicales et avait été cantonnée en bout de cortège (© Pierre Nouvelle).

Depuis mercredi soir, radios et télés annonçaient les manifestations des organisations syndicales de retraités. Manifestement, elles ont recueilli une audience limitée, propre au corps des retraités et correspondant notamment à sa capacité à mobiliser des personnes qui ne sont plus au contact direct du syndicalisme tel que cela se vit en entreprise. A l’appel des syndicats CFTC, CGC, CGT, FO, FSU, FGR Fonction publique, LSR, Solidaires et UNRPA, quelques milliers de syndicalistes ont défilé à Paris, 2 000 à Bordeaux, 1 200 à Lille, 1 000 à Toulouse et au maximum 1 500 à Lyon. Nous y étions et avons rencontré des retraités de différents syndicats, dont la CFDT, qui dans le Rhône s’était jointe au neuf organisations appelantes. Reportage.

Des mesures gouvernementales contestées

 » Retraités, maltraités « , c’est l’expression qui revenait dans beaucoup de propos de manifestants rencontrés, et non seulement dans les slogans clamés par la camionnette sono de la CGT retraités du Rhône.

A c^té des banderoles officielles des syndicats, les retraités avaient apoporté leurs propres pancartes et ont défilé dans une connhumeur où différentes sensiviltés se sont mélangées (© Pierre Nouvelle).

A c^té des banderoles officielles des syndicats, les retraités avaient apporté leurs propres pancartes et ont défilé dans une bonne humeur où différentes sensibiltés se sont mélangées (© Pierre Nouvelle).

Pour Daniel, un jeune retraité rencontré sur le chemin de la place de la Comédie devant l’opéra de Lyon,  » ces mesures sont vraiment injustes « , et c’est pourquoi, pour la première fois de sa vie, il est venu manifester. Veuf, il touche 1 700 € mensuels au terme de sa carrière de pharmacien dans un hôpital public. Bien sûr, il confie qu’il n’est pas dans la situation de certaines collègues de son ancien établissement qui survivent avec 500 € de moins que lui. Mais quand même, celui qui s’affirme spontanément chrétien et n’a jamais adhéré à un syndicat, estime qu’avec la hausse de CSG la coupe est pleine. Il a voté pour Emmanuel Macron et aujourd’hui, il dit le  » regretter amèrement « .

La déception à l'égard d'Emmanuel macron pour lequel beaucoup de retraités ont voté était manifeste dans le cortège lyonnais (© Pierre Nouvelle).

La déception à l’égard d’Emmanuel Macron pour lequel beaucoup de retraités ont voté était manifeste dans le cortège lyonnais (© Pierre Nouvelle).

Des militant.e.s dans la rue

Ce point de vue n’est pas éloigné de celui de militantes CFDT chevronnées, telle Paule Favrot-Nauche. Ancienne permanente de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), puis permanente du syndicat santé CFDT du Rhône, cette ex-infirmière des Hospices civils de Lyon est révoltée par les dernières mesures annoncées par le gouvernement d’Edouard Philippe. Et la déclaration de la ministre de la santé sur la hausse du forfait hospitalier le matin même a accru le malaise.

Les cédétistes étaient près d’une centaine dans un défilé qui comptait un peu plus de 1 500 personnes. Eric Brusc, adhérent CFDT issu des PTT, est dans les mêmes dispositions que ses camarades. Pour lui, défiler avec son Union territoriale de retraités du Rhône était une évidence, même si les débouchés de cette action ne sont pas assurés.

La nécessité d’une réponse unitaire

Dans le défilé, la présence CGT était majoritaire, les manifestants siglés FSU, Solidaires et FO se montant à environ 300 personnes. Par contre la CFTC, qui appelait à cette démonstration syndicale, était absente, et la CGC se limitait à quelques porteurs d’oriflammes en tête de cortège. Même chose pour la FGR Fonction publique représentée par une dizaine de personnes. Parmi eux, le secrétaire départemental, Georges Poirier, un professeur d’histoire-géographie qui a terminé comme principal d’un collège d’une commune de l’Est Lyonnais.

Un peu plus e 1 500 personnes s'étaient mobilisées à l'appel de dix organisations de retraités à lyon, puisque la CFDt avait décidé de rejoindre ses neuf collègues (© Pierre Nouvelle).

Un peu plus e 1 500 personnes s’étaient mobilisées à l’appel de dix organisations de retraités à Lyon, puisque la CFDT avait décidé de rejoindre ses neuf collègues (© Pierre Nouvelle).

Titulaire d’une bonne retraite, celui qui est aussi militant communiste, explique les motivations de sa présence, et insiste sur la nécessité d’un mouvement unitaire, (qui puisse inclure la CFDT), si les retraités veulent voir aboutir leurs revendications.

Pour un prêtre-ouvrier : une question de dignité

Hasard du défilé. nous avons débuté par une ex-militante de la JOC adhérente CFDT, et nous terminerons par un prêtre-ouvrier militant de la CGT. Georges Fabre est le fils d’un employé de la voirie à Lyon, lui-même militant CGT. Ce prêtre insiste sur la notion de respect de la personne et de leur dignité dû aux personnes âgées de la part des plus hauts responsables de l’Etat.

Qu’en pense la jeunesse ? Rue de la République, alors que le défilé syndical passait devant le Palais de la Bourse, nous avons rencontré Théo, un étudiant de 21 ans. Il exprime ce qu’il pense de la mobilisation des retraités.

La réponse à des signaux inquiétants

Après deux journées interprofessionnelles initiées par la CGT, après le mouvement CFDT-Unsa des routiers et la journée de manifestation intersyndicale des retraités, ce sont les fonctionnaires qui battront le pavé mardi 10 octobre. Ce sera alors un tournant vécu dans l’unité intersyndicale. En effet, la CFDT sera das la rue. Cette confédération, qui avait joué la carte du dialogue et des propositions pour améliorer les décrets issus des ordonnances Macron, montrera qu’elle peut être présente dans la rue quand il le faut.

Le 3 octobre, la CFDT entend réunir 10 000 adhérents à Paris pour faire la fête et réfléchir sur la suite de son action (© Pierre Nouvelle).

Le 3 octobre, la CFDT entend réunir 10 000 adhérents à Paris pour faire la fête et réfléchir sur la suite de son action (© Pierre Nouvelle).

Cette mobilisation cédétiste s’inscrira dans une dynamique qu’elle dopera le 3 octobre à Paris. Ce jour-là, pour le rassemblement Le progrès en fête, sur un fond lié à sa première place comme organisation représentative, elle invitera 10 000 adhérents venus de tout l’Hexagone à réfléchir sur différents chantiers de préoccupation pour les mois à venir. au premier rang duquel la façon de faire vivre concrètement le dialogue social dans les entreprises au plus près des salariés.

Depuis la communication du texte des ordonnances aux organisations syndicales, la CFDT a exprimé une décpetion qui un mois plus tar s'es muée en défiance à l'égard du gouvernement Macron (© Pierre Nouvelle).

Depuis la communication du texte des ordonnances aux organisations syndicales, la CFDT a exprimé une déception qui un mois plus tard s’est muée en défiance à l’égard du gouvernement Macron (© Pierre Nouvelle).

 » Le gouvernement envoie des signaux inquiétants « , déclarait Laurent Berger, numéro de la centrale du boulevard de la Villette, lors d’un entretien mercredi 27 septembre. Les jours qui viennent attesteront de la réponse de la CFDT dans son ensemble.

 

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