Archives départementales du Rhône : les luttes sociales font le buzz avec la CFDT

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Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

La collecte mémorielle historique de la CFDT en Rhône-Alpes poursuit son bonhomme de chemin. Vendredi 25 novembre, cent personnes ont rejoint les Archives départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon pour évoquer durant une journée les luttes sociales des années 70 (© Gilles Cadoret).

La collecte mémorielle historique de la CFDT en Rhône-Alpes poursuit son bonhomme de chemin. Vendredi 25 novembre, cent personnes ont rejoint les Archives départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon pour évoquer durant une journée les luttes sociales des années 70 (© Gilles Cadoret).

La CFDT du Rhône (Union départementale interprofessionnelle et Union territoriale des retraités) organisaient vendredi 25 novembre 2016 la 4e Journée d’études-séminaire consacrée aux luttes sociales des années  70. Aux Archives départementales du département du Rhône et de a Métropole, ont dialogué dix universitaires, trente acteurs syndicaux et une centaine de personnes qui constituaient le public. Retour sur cet évènement.

Manifestement, les archives ne font plus peur. Il est loin le temps, où aller dans ce lieu de mémoire passait pour le hobby de passionnés de vieux grimoires. Pour preuve, dans l’amphithéâtre voisin d’une exposition consacrée aux Territoires citoyens, une centaine de personnes ont passé la journée consacrée à évoquer les luttes sociales des années 70.

Bruno Galland, directeur des Archives du département du Rhône et de la métropole, et Adeline Chanellière, archiviste chargée du dépôt des fonds privés, ont rappelé tout l’intérêt de la mémoire ouvrière pour l’histoire en général, et des témoignages syndicaux pour enrichir le fonds d’archives.

Une intense période de luttes sociales

Les années qui ont suivi mai-juin 68 furent très actives en terme de mobilisation sociale, dans tous les secteurs d’activité dans le public comme le privé, et avec l’apparition de nouvelles couches sociales, dont les acteurs sont encore là pour témoigner.

Aussi, est-on passé de la métallurgie (Berliet, Pennaroya et Teppaz) au Bâtiment avec les luttes de Maillard et Duclos, des PTT et la grande grève intersyndicale de 1974 aux mouvements successifs de 1972, 73 et 76 aux Hospices civils de Lyon, d’Edouard Herriot à Jules Courmont, du monde du commerce avec le conflit Cofradel à celui de la Chimie avec Péchiney-Ugine Kuhlmann, des territoires d’Oullins, Saint-Fons et du Beaujolais, avec la liaison entre ouvriers et agriculteurs membre du mouvement des Paysans-Travailleurs sur le mode des relations entre Lip et le Larzac, et les contacts soutenus entre la CFDT et le PSU.

Des témoins des années 70 se sont remémorés cette période aux côtés de jeunes étudiants en sciences politiques venus découvrir ces actions héritie=ères de mai-juin 68 (© Claude Revol).

Des témoins des années 70 se sont remémorés cette période aux côtés de jeunes étudiants en sciences politiques venus découvrir ces actions héritières de mai-juin 68 (© Claude Revol).

Les souvenirs personnels confrontés aux documents d’archives

Les témoignages restaient vifs dans les mémoires et ceux qui les ont exprimés ont ému l’assemblée, dont bon nombre de participants avaient vécu cette période intense. A leurs côtés, de jeunes étudiants, dont certain d’origine africaine, ont découvert ces luttes où la question de l’immigration était déjà très présente, et où des travailleurs étrangers ont pris leur destin en main, à côté de jeunes, de femmes et d’ouvriers spécialisés qui jusqu’alors étaient restés dans l’ombre.

Ces apports très vivants se sont appuyés pour nombre d’entre eux sur les documents conservés aux Archives départementales du Rhône que les acteurs syndicaux eux-mêmes sont allés consulter, afin d’aplanir les défaillances éventuelles de leurs mémoires.

Universitaires et syndicalistes

Au coude à coude professeurs d'université et militants syndicaux ont conduit cette journée de témoignage et de mémoire (© Claude Revol).

Au coude à coude professeurs d’université et militants syndicaux, ici Thomas Meszaros et Georges Tissot,  ont conduit cette journée de témoignage et de mémoire (© Claude Revol).

Dix universitaires, du professeur au Collège de France tel Pierre Rosanvallon au jeune maître assistant fraîchement nommé comme Renaud Bécot, de la nouvelle docteure à l’instar de Catherine Bonne (Paris Dauphine) à l’enseignant nouvellement retraité et jadis ouvrier d’usine (Christian ThuderozCentre Max Weber), ont accepté d’apporter leur concours à cette journée d’études-séminaire. Ils ont témoigné, questionné et conduit cette rencontre avec une trentaine d’intervenants et devant plus de cent personnes.

Objectif : les 50 ans de 1968 autour du 22 mars 2018

Cette journée revêt bien là une originalité qui perdure depuis quatre ans, et qui est appelée à se poursuivre jusqu’en 2018, date du 50e anniversaire de mai-juin 1968. Un colloque devrait être organisé autour du 22 mars 2018 et sera précédé quelques mois par une initiative cinématographique dont es contours et le lieux restent à préciser.

Le groupe qui a piloté la Journée d'études-séminaire du 25 novembre 2016 s'est élargie en 2016 mais ne demande qu'à ^tre renforcée pour conduire la travail de mémoire jusqu'en mars 2018 (© Gilles Cadoret.

Le groupe qui a piloté la Journée d’études-séminaire du 25 novembre 2016 s’est élargi en 2016. Il ne demande qu’à être renforcé pour conduire la travail de mémoire jusqu’en mars 2018 (© Gilles Cadoret).

Ce mouvement sera marqué par l’édition le 1er mai 2017 des Actes de la Journée d’études-séminaire du 25 novembre, et la préparation d’un livre témoignages sur un demi-siècle de luttes sociales à Lyon, dans le Rhône et en Rhône-Alpes.

Il sera conduit par une équipe d’une quinzaine de personnes qui ne demande qu’à s’élargir, avec l’appui de la CFDT du Rhône (Union départementale interprofessionnelle et Union territoriale des retraités).

 

Renseignements : 06 07 94 76 65

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